DOR169
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (15-09-2021)
Folio number: 1
Mon cher Laci,
je te remercie beaucoup et je te prie aussi de transmettre mes remerciments à Normai de nous avoir envoyé la première et vouloir envoyer la deuzième valise. J’espére que ce que nous n’avons pas trouvé dans la première, nous la trouverons dans la deuzième. Je pense surtout aux chapeaux que Geneviève a oublié chez elle, au costume que j’ai demandé, à ma serviette, à mes chemises encore en bon état – car celles que nous avons recues appartenaient à mon beau-frère. Rose me prie de remercier Olga de la robe qu’elle a envoyée; elle lui va trés bien et elle l’a mise tout de suite n’ayant pour l’instant rien à mettre.
Nous vous avons envoyé hier un coli, pas trop fameux, mais c’est tout ce qu’on peut maintenant, il n’y a plus de poulets sur le marché et nous ne pouvons envoyer que ce qu’on donne sans ou pour relativement peu de tickets. Nous continuons naturellement avec plaisir.
J’ai envoyé à M. Rabot deux exemplaires de ton beau roman qui gagne encore d’être lu imrimé. Je viens de recevoir autres 4 exemplaires; je vais envoyer un à Németh qui en a demandé, je te prie de me dire que faire des autres, peut être penses-tu d’en envoyer à M.Winkler. Dobó? Civitta? Gara? dont l’adresse est 9 Av. Victor Hugo, Cassis /B.d.R/. J’attends ta réponse.
Zoltán m’ a envoyé un nouveau roman de Márai, qui est assez bon. Pas trop, mais assez, une fine et élégamment triste résignation. Reményik vient de m’écrire aussi. Il a tout tenté pour m’aider sans aucun résultat. Entretemps on m’a communiqué que pour pouvoir partir je devrais me procurer un affidavit. J’ai fait quelques demarches, j’ai cablé à l’oncle de ma femme qui ne répond pas, j’ai demandé du conseil d’Alixe mais je crois que même si ces démarches n’étaient pas vaines ce serait déja trop trad. Que faire alors? Se resigner et attendre.
J’ai écrit à Timot, mais je ne pense pas d’avoir sa réponse. Les pauvres. Je pense aussi à ma soeur, à toute la famille. Mais je crois que finalement tout ira bien pour eux.
Je trouve que Berci a tort et je m’exprime avec trop d’élégance, dis le lui. Je lui ai indiqué les moyens pour se débrouiller. Alix sera certainement décue. Dis-lui ma désapprobation et mes salutations amiceles. J’ai demandé des nouvelles à sa famille, comme à la tienne aussi. Mais la correspondance s’était ralentie sensiblement. Dès que j’aurai des nouvelles, je vous en donnerai.
C’est tout. Je travaille, plutôt pour ne pas m’enrouiller entièrement. J’exerce le peu de talent que les Ciels ont cru nécessaire de me donner.
Le mois prochain me sera très difficile à cause du dentiste et d’autres frais. Si tu pourras alors m’envoyer quelques sous, je ne t’oublierai pas dans mes prières. Naturellement, si tu peux.
J’aimerais bien te voir. La solitude pèse sur l’âme. Il y a des crises périodiques toujours plus violentes. Mais tout passe.