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Franco-Hungarian Literary Relations

DOR524

6 avenue Blonden, Liège
20 Avenue de Breteuil, Paris
Date: 18-01-1946
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (15-01-2022)
Folio number: 3

Cher Monsieur Dormandi,

J’ai murement réfléchi à la réponse que je vais vous faire au sujet de nos relations futures. Votre lettre du 15 que je reçois à l’instant m’a donné clairement votre point de vue et c’est en possession de tous les éléments que ma décision a été prise. Ceci concerne uniquement nos relations d’affaires et ne portera aucun préjudice à la sympathie que je vous porte et continuerai à vous porter.

J’ai édité votre premier roman en Janvier 1944. En deux ans j’ai donc édité trois de vos oevres et ai procédé à la ré édition de deux d’entre elles. Ce qui fait cinq tirages pour vous.

Nous vous avons couvert de sommes importantes à valoir sur le livre de photos et avons payé d’autres sommes pour des tarductions en cours. L’effort que nous avons fait jusqu’à présent, en deux ans, n’est donc pas négligeable et les conditions de tirage sur papier marché noir n’ont pu être brillantes pour notre trésorerie.

Ad valorem, vous êtes cetrainement un des auteum pour lequel nous avons fait le plus d’efforts. Nous les avons faits avec l’espoir que l’avenir compenserait. Mais nous ne pouvons consacrer au même auteur qu’une partie plus ou moins grande de notre budjet et de notre travail. Celles-ci doit être calculée d’apres ce que nous en espérons. Toute autre solution ne serait pas le fait d’une maison gérée sainement. Une affaire n’est pas seulement une question de sympathie.

Dans les circonstances actuelles, l’édition d’un roman du même auteur, pendant une période d’un an, surtout d’une classe littéraire représent à nos yeux un maximum. Si l’auteur est très connu et tres demandé, le problème est tout autre. Ce ne serait pas une ma caise opération d’éditer l’ensemble de son oeuvre en une seule fois.ű

Ceci n’est pas d’application stricte et peut être modifié selon les circonstances.

Je ne veux pas m’’engager vis-à-vis de vous pour éditer plus de un roman par an, tout en restant libre, avec votre accord, d’en éditer deux ou trois si cela s’avère nécessaire ou utile.

Je veux accepter un roman au moment de l’éditer et suis d’accord pour vous donner mon acceptation un mois après la remise du manuscrit. En cas de refus vous serez litre de le présenter à d’autres confreres. Mais je ne puis accepter que vous m’envoyiez six ou sept manuscrits ensembe et être obligé de décider et payer les avances pous d’aussi longs délais et aussi payer les traductions des années à l’avance.

L’ouvrage accepté, pour publication dans l’année en cours, sera remis à un traducteur choisi de commun accord. L’auteur touchera une avance de 10.000 frs.fr. sur ce manuscurt et la traduction sera payée par nous. La même opération sera effectuée pour chaque ouvrage demandé par nous à l’auteur.

Nous consentons à payer un droit de 8% sur le prix de vente en détail de chaque examplaire vendu, sur les cinq premiers milliers, 10% pour les exemplaires tirés en plus de 5000 jusqu’à satiété. Les paiements à l’auteur auront lieu, soit après épuisement d’un tirage, soit après relevé semestriel des ventes efectuées.

Nous sommes d’accord pour que tous nos auteurs et vous surtout donnent le bon à tirer sur épreuves.

Nous nous réservons le choix du papier, du caractère et de la présentation.

Comme il s’agit maintenant de l’édition d’une traduction, nous payons les droits en tenant compte de ce détail, mais par contre, l’auteur conserve intégralement tous ses droits, sauf pour la langue française. Nous ne nous occuperons donc des traductions en d’autres langues qu’à titre amical et sans aucune prétention. à des droits quelconques.

Un minimum de cent exemplaires sera réservé au serivce de presse et nous ferons une publicité en rapport avec l’ouvrage, les cironstances et les tarifs en cours, et ce dans les journaux ou autres manières à notre choix.

L’auteur sera averti en temps utile du chiffre du tirage et de l’imprimeur chez lequel il lui sera possible d’exercer un contrôle de celui-ci. Les comptes seront envoyés semetriellement à l’auteur. Ils seront établis pour chaque ouvrage en pariculier.

Au cas ou l’éditeur, sommé de le faire, refuserait de procéder à un retirage d’un des ouvrages, deux ans apres l’épuisement de celuici, l’auteur reprendrait la libre disposition de l’ouvrage.

Voilà les conditions auxquelles je suis disposé à traiter. Dans le cas oùil vous serait impossible d’y souscrire vous êtes libre de traiter avec un autre éditeur. Tout comme vous, je le regretterai mais dans l’intérêt de ma maison, je dois les maintenir.

L’édition de «sur l’autre rive» avec les conditions actuelles du marché nécessiterait un capital de 520.000 F.F. immobilisé pour un tirage de 3/4000 ex. Le prix de revient d’un ouvrage en deux volumes serait de l’ordre de 160 F sans les droits d’auteur. Il faudrait donc vendre l’ouvrage 450 F. ce qui porterait le prix de revient à 205 frs. Le bénéfice possible à ce prix serait de 20 f. L’ex. duquel il faudra déduire le service de presse et la publicité. Il ne resterait donc rien à ce prix pour l’éditeur. De plus, rien ne nous dit que nous parveindrons à vendre 3/4000 ex. d’un ouvrage aussi cher d’un auteur peu connu en France actuellement.

J’estime que des ouvrages aussi improtants doivent être édités après que d’autres volumes aient acquis à leur auteur une clientele ou une renommée suffisante.

La traduction que nous possédons n’est pas suffisante. Elle doit être soigneusement revue.

Je connais votre vif désir de voir sortir ce titre immédiatement. Vous nous avez dit avoir l’occasion de la placer. Je vous en donne toute liberté à condition que l’éditeur éventuel nous rembourse les frais de traduction et avances consenties.

Nous vous avons dit l’accord intervenu pour le livre de photos. Voulez-vous demander à Madame de Béchillon de régler avec l’Office Français d’Editions et les agences de photos les questions en sus pens. L’office Français était d’accord pour payer immédiatement les factures de ces agences.

Un mot au sujet des ouvrages fabriqués et non expédies. Monsieur Costard vous aura dit l’impossibilité dans laquelle nous nous trouvons actuellement d’acheminer nos fabrications vers la France. On refuse momentanément l’octroi des licences nécessaires. Nous espérons cependant que les soldes sur licences antérieures vont nous permettre de rentrer «Fièvre Tropicale» et «Deux Hommes sans Importance» avant la fin Janvier ou début Février.

Par suite de la dévaluation, ces fabrications ainsi que cel les en cours ou à venir seront déficitaires dans des proportions que vous évaluerez facilement.

Je veux espérer que cette lettre clarifiera la situation et qu’après mure réflexion, vous serez à même de prendre une décision. Quelle qu’elle puisse être, croyez Monsieur Dormandi, que nous serons toujours infiniment heureux de vous compter au nombre de nos amis. Je suis et resterai votre sincerement dévoué,

A. Maréchal

P.S. Puis-je vous demander de remettre le tableau de Madame Dormandi à Madame de Béchillon au bueau de la rue Lagendre. J’aurai une occasion de le ramener en Belgique oùje lui réserve une place d’honneur. Veuillez l’assurer demes sentiments très respectueux.

A. Maréchal