DOR545
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (16-01-2022)
Folio number: 3
Monsieur,
Je vous accuse réception de votre lettre du 22 ct, et vous informe que je n’ai jamais reçue celle du 5.
Etant nommé Liquidateur amiable des Editions Maréchal, je vous prie de vouloir bien passer à mon bureau, 28, rue La Chapelle, à Paris 18º, afin que nous puissions causer de votre demande, en ce qui concerne, Fiévre Tropicale.
Dans cette attente, veuillez agréer, Monsieur mes salutations trés distinguées.
Liquidateur amiable
Cher Mr. Dormandi,
Je suis heureux de vous transmettre mon meilleur souvenir et vous prie d’avoir la gentillesse d’en prévenir Madame Dormandi. J’abats acaque jour un travail énorme, et cela ne me fait pas sortir des difficultés inhérentes à la situation actuelle. Les temps sont durs, mais ils me plaisent tels qu’ils sont.
Je forme des voeux pour qu’ils soient plus cléments pour vous et les vôtres et reste votre tout dévoué
Laszlo DORMANDI|1640}
FIEVRE TROPICALE.-
Le nouveau manuscrit de M.Laszlo Dormandi, bien que très différent de ceux qu’il vous a soumis précédemment, est extrèmement attachant. C’est l’aventure tragique d’un jeune officier qui est envoyé aux colonies dans un poste éloigné de toute civilisation et qui se fait tuer par les indigènes pour avoir enfreint les recommandations sévères que lui avait faites son capitaine. Il a franchi, en effet, la zone interdite de la bousse, éveillé la suscoptibilité des sauvages et provoqué de leur part des représailles. Gagné petit à petit par cette fièvre spéciale du pays qui s’empare de lui comme de tant d’autres, il s’éprend, d’autre part, d’une indigène, ne rentre pas un soir au quartier et emporte cette femme dans la jungle au moment où un détache ent du poste s’approche pour le saisir. C’est à ce moment qu’il se fait abattre.
Ce roman qui, du point de vue anecdotique est supérieur à la «Fée Maléfique» vaut surtout par l’atmesphère dans lequel il se déroule et qui est remarquablement recréeget par l’étude de ses héros. Le quelques personnages du livre : le capitaine Labrial, le sous-lieutenant Mylius et le sergent Kerulec sont, en effet pris sur le vif et il n’est aucun des traits notés par Dormandi qui ne soient d’une justesse surprenante.
Le récit est d’autre part très bien conduit et d’un équilibre parfait. Nous croyons qu’il sera très favorablement accueilli par les lecteurs.
La traduction est bonne, mais devrait néanmoins être tevue de près. Il nous paraît cependant de prime abord que les corrections seront moins nombreuses que pour les deux premiers manuscrits.