DOR537
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (16-01-2022)
Folio number: 1
Cher Monsieur Dormandi,
Je ne veux pas me facher avec vous, Monsieur Dormandi, je tiens tout particuièrement à rester en bons termes, mais ceci ne m’empêchera pas de me défendre. Je ne l’ai jamais fait jusqu’à présent et vous avez de ce fait obtenu de moi concessions après concessions. Vous parviendrez à me faire regretter d’avoir toujours été le plus concillant en nos relations. Maintenant je veux vous tenir tête fermement, ne trouvant aucune reconnaissance chez vous des efforts spéciaux dont vous avez bénéficiés en des moments dont vous semblez avoir perdu le souvenir. Vous me direz que cette reconnaissance ne m’est pas due, peut-être, c’est un point de vue, sans intérêt au point où nous en sommes.
Je vous ai édité à un moment où bien peu autaient pu le faire et oùles frais (papier) dépassaient la rentrée possible. Si vous ne nous aviez pas apporté des ouvrages traduits, nous n’aurion pu prendre connaissance de vos oeuvres, ne les aurions pas acceptées sans les connaitre et n’aurions certes pas augmentés nos pertes possibles des frais de traduction. C’était une des conditions sine Q. de notre accord. Ces traductions établies par vous ne peuvent être d’aucun poids comparatif avec elles établies à nos frais, dans le but de vous aider, connaissant par vous-même que votre trésorerie ne pouvait les supporter. Nous ignorions tout de ces romans, traduction seule pouvait nous les faire apprécier et juger. Nous avions beaucoup d’amitié pour vous et voulions vous aider à percer, c’est pouquoi nous supportions ces frais conséquents. Nous vous avons rendu votre liberté sur ces ouvrages, profitez-en, il n’en reste pas moins que les traductions nous appartiennent en propre, nous les avons payées et nus autre que nous ne pourra les utiliser sans notre accord formel.
Ces trois ouvragse édités par nous ont bénéficié de papiers et présentations beaucoup plus belles et plus chères que toutes nos autres productions du moment. Si le papier de la réédition de Fièvre Tropicale et de Deux Hommes « ordinaire » est inférieur, nous n’en sommes pas responsables, vous ne l’ignorez pas, nous avons payé plus cher avent de le voir et en ce moment il était impossible de faire mieux. Nous ne rejetons absolument aucune responsabilité sur vous. Ce sont les risques du métier. Mais nous aurions aimé que vous vous rendiez compte de l’effort fait en ces moments, mais il n’en est pas question, vous jugez que tout vous était dû ...
Vous avez en outre reçu des à-valoirs et autres paiements anticipatifs pendant toutes nos relations. Vous avez toujours été favorisé plus largement que d’autres et sans égard pour les termes précis de nos contrats. Ceux-ci, jamais accéptes par vous, étaient constamment remaniés à votre seul avantage.
N’oubliez pas, Monsieur Dormandi, lorsque vous comparez la situation de vos traductions avec celles de Priestly ou Erskinne, que nous avons demandé ces ouvrages et que pour les vôtres, ils nous ont été offerts. Ensuite, et sans vous ?, la public français connait ces Messieurs, et sans les Editions Maréchal, ils n’auraient pas connu Mr. Dormandi....
Puisque vous faites état des termes d’un contrat si durement élaboré, nous nous inclinerons. C’est une chose entendue. S’il est stipulé que nous ne pouvons solder avant cinq ans, nous ne solderons pas. Ils continueront à être offerts en vente. Et les comptes d’auteur vous seront envoyés. Et ce aux dates prévues.
Ici, je dois attirer votre attention sur le fait que des comptes vous ont été remis contrairement à ce que laisse supposer votre lettre. Ensuite, vous savez très bien que vous avez été payé par des avances et que votre compte est débiteur, si même il y a des ventes et vous savez qu’elles sont extrêmement réduites par vos demandes personnelles à Monsier Costard, nous ne sommes pas dans la situation de vous devoir.
Or vous nous devez de l’argent. Nous vous avons toujours payé même sans vous en devoir et vous, pous la première fois que vous étiez en mesure de faire un geste courtois à notre égard, vous chicanez et ergoter pour ne pas nous payer ce que vous nous devez. Vous usez envers nous d’une suspicion, faisant dépendre le paiement des 25.000 frs dûs d’un envoi de comptes, Cela revient à me dire que vous n’avez pas la moindre confiance en moi qui en ai eu tant en vous. C’est ainsi que je coprends votre attitude et que je la juge.
En résumé, je vous demande, une fois de plus de me payer les sommes échues et que vous avez touchées en notre nom commun. Si vous n’estimez pas devoir faire droit à cette demande légitime, je vous avoue que je vous jugerais homme malhonnête. Je vous ai payé chaque fois que je vous ai du quelque somme. Je continuerai à le faire. Je n’ai jamais oit dépendre le paiment d’une autre condition que celle de nos relations amicales et de votre état de besion. Faites donc comme moi.
Nous vous ferons parvenir à nouveau votre compte d’auteur, mais nous désirons pour le maintien de nos bonnes relations que votre paiement ne dépende pad de cet envoi. C’est très important pour l’avenir.
Nous ne solderons pas vos ouvrages, ainsi n’aurez-vous aucun service à nous rendre.
Nous maintenons formellement nos droit sur lestraductions que nous avons fait établir et que nous avons payées. Nul ne pourra en faire usage.