DOR533
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (15-01-2022)
Folio number: 3
Cher Monsieur Dormandi,
Après la visite que vous a rendu Monsieur Carpentier et dans le vif désir de continuer avec vous les cordiales relations de toujours en ce même esprit de correction et de justice, je vais essayer de tout concilier pour que vous puissiez me marquer votre plein accord sur nos comptes.
Vous considérez les trois premiers titres ou tirages comme une chose définitivement réglée. Je l’admets avec vous. Je ne vous dois plus rien sur ces ouvrages. Bien mieux, le troisième n’est pas encore épuisé.
Vous considérez un contrat comme une chose respectable et à respecter. C’est bien mon avis. C’est pourquoi vous me faites remarquer que le contrat porte une passe de 500 ex. maximum. Je m’incline parce que vous avez raison. Ce contrat prévoit que je dois vous payer 10% sur les exemplaires vendus, décompte fait d’une passe maximum de 500 ex. Prenons le tirage total de chacun de ces trois titres, diminuons le comme prévu au contrat des Passes, multiplions ce chiffre par 10% du prix de vente détail et cette mathématique simple nous donnera les chiffres respectifs de :
Fée: 40.500
Fièvre: 29.700
Deux Hommes: 47.250
117.450
Pour «Deux Hommes» Ier tirage vous avez donc déjà touché tout le tirage. Or d’après le contrat, je ne dois payer que les exemplaires vendus. Il en reste plus de 900. à 17,50 l’un, soit une somme de 15.750 frs que vous avez touchée en avance sur droit futurs. Comme il n’a jamais été question lors des versements que nous vous faisions lorsque vous nous le demandiez, d’imputer nos paiements à l’un ou l’autre ouvrage, mais que chaque paiement fait était à valoir sur nos comptes en général. Réellement donc, pour ces trois ouvrages, nous ne vous devons à ce jour et n’aurions du vous payer que 117.450 moins 15.750 soit: 101.700 frs. C’est ce que nous vous devions, nous ne pouvons vous devoir davantage pour aucune raison et il n’y a pas non plus de raison, à part notre amitié pour que je paie plus que ce que je dois, car le fais des affaires pour essayer de gagner ma vie, en essayant de la faire gagner aux autres.
Or, vous avez touché d’après le relavé du 17 Janvier 1946 transmis par Mme de Béchillon: 140.000 frs
Ce relevé était approximatif, établi par Mme Béchillon ne disposant pas de la comptabilité que est en Belgique. Il est juste cependant, il ne manque que la passe prévue sur nos contrats et il ne mentionne pas que tout le tirage de «Deux Hommes» n’est pas vendu.
Remarquez cependant que ce même relevé que vous aimez prendre pour base renseigne une balance de 17.000 frs payée en trop à valoir sur le deuxième tirage de «Fièvre Tropicale» ou autres titres en cours.
Malgré t out ceci, considérons avec vous que le sort des trois premiers titres est définitivement réglé. Je fais ceci pour vous aider à mieux nous comprendre. Il n’en reste pas moins que pour ces trois titres je ne pouvais vous devoir, même si tout était vendu et au mieux du contrat, la somme reprise plus haut, soit: 117.450 frs pous la totalité/.
Vous avez reçu: 140.000
je ne peux vous devoir que: 117.450
Il y a donc 23.550 que vous avez en à valoir sur les autres ouvrages à venir, étant entendu que si même j’arrive à vendre la totalité du Ier tirage de «Deux Hommes» je ne vous devrais plus rien. Vous avez déjà reçu cette somme, elle est comprise dans les 117.450 frs. C’est une générosité de ma part.
Pour le quatrième titre (retirage de «Fièvre Tropicale», nous rectifions suite à votre demande, les chiffres vous communiqués, la passe redevient 500 ex. Tirage/ 6.000
Passe: 500
5.500 moins stock 5.128 = 372 ex. à 9 frs
Nous vous devons : 3.348 frs pour cet ouvrage.
Pour le cinquième titre, nous vous marquons notre accord avec votre calcul, nous vous devons : : 1053 frs.
Pour les deux ouvrages restant, les autres étant réglés, nous vous devons 3.348 + 1053 = 4.401 comme vous l’indiquez.
Or, ainsi que je vous le démontre plus haut, vous avez reçu 23.550 frs à valoir sur les ouvrages suivants les trois premiers. Comme je vous dois 4.401 frs, nous diminuons cette somme de celle que était à notre crédit ce qui fait qu’ à ce jour, vous possédez encore 19.149 frs à valoir sur droits futurs. Je vous rappelle une fois de plus, que vous avez encore pour mention, les 15.750 frs du premier tirage «Deux Hommes».
Comment avez-vous pu juger que vous ne me deviez plus rien sur le tirags des trois premiers titres, alors que vous prenez comme base de cette argumentation le relevé vous adressé par Mme de Béchillon et que celuitci porte en toutes lettres : à valoir sur 2ºtirage Fièvre Tropicale...
Vous possédez à ce jour, à valoir sur ventes futures :
15.750 frs (parce que nous avons réglé la totalité du tirage I de «Deux Hommes» dont il reste 900 ex.
19.149 frs (différence entre la somme versée par nous et les droits échus au 31/12
Je crois que vous pourrez me marquer votre accord. Vous pouvez facilement calculer ce que je pouvais vous devoir d’après les tirages et le prix de vente. Vous savez ce que je vous ai payé pour ces droits : 140.000 frs. Ce qui est plus que ce que je vous dois. Vous voulez faire une croix sur cette somme de 140.000 frs et la considérer comme se rapportant uniquement aux trois premiers titres. Pourquoi devrai-je vous payer plus que ce que le calcul très simple des droits montre que je dois payer. Je ne peux vous avoir dit que je vous faisais cadeau de ces sommes, elles me sont trop précieuses le relevé de Mme de Béchillon que vous citez à l’appui fait d’ailleurs mention de ce solde créditeur à mon profit.
J’espère que tout est bien clair maintenant. Il ne s’agit ici que de droits d’auteur. Les sommes dues pour traductions de vos ouvrages font l’objet d’un compte à part et j’ai toute confiance en vous pour m’en faire parvenir le montant dès que vous aurez pu placer ces ouvrages.
Tout cela, en s’additionant représente des sommes importantes. Après les pertes subies par moi lors de la dévaluation et aussi les difficultés que j’éprouve par suite du change défavorable pour me afaires actuelles, elles me seraient du plus grand secours. Je crois que vous avez aussi des difficultés, c’est pourquoi je ne me montre pas désagréable envers vous. J’ai le grand espoir que la sortie et le succès de l’album de guerre vous mettront en bonne position et que par suite de notre accord, la mienne s’amélioera aussi. Je serai vraiment heureux de vous lire pour me donner votre parfaite compréhension de toute l’affaire et votre accord sur nos chiffres. Cela vous permettra de nous adresser à Paris les 25.000 frs que vous nous annoncez.
Il nous reste une trentaine d’exemplaires de la «FEE» que nous pourrions vous céder au prix de 30 frs. Belges (prix de vente actuel : 60). Vous nous payeriez cette somme à la valeur de change soit 100 FF = 36,7 fB. si vous les désirez. Nous vous les enverrions par poste. Cela fera 2430 fF. + le port.
J’espère, cher Monsieur Dormandi, qu’après cette longue mis au point, nos relations poursuivront leur cours agréable et que j’aurai le plaisir de vous rencontrer lors d’un passage à Paris Je vous présente, mes meilleures amitiés