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Franco-Hungarian Literary Relations

GAR371

Date: [1964?]
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (21-07-2017)
Folio number: 1

Mon cher Gara,

Je ne suis pas, Dieu merci, hospitalisé. Je me rends seulement, plusieurs fois par semaine dans une clinique, pour y subir des soins. Le médecin se montre d’ailleurs optimiste. Il me sortira d’affaire, une fois de plus.

Je te prie d’excuser ma vivacité. mais la position qui est la nôtre, devient parfois si inconfortable et si angoissante que nous ne savons plus à quel saint nous vouer. Nous subissons, en effet, de séries d’échecs et de désillusions, que nous supportons de plus en plus mal, à mesure que nous vieillissons. Le moral de Jean Rousselot ne me paraît pas meilleur que le mien. C’est, du moins, ce qu’il m’affirmait, dans une récente lettre.

Je regrette que le Pactole de Rencontre se soit transformé, à l’usage, en un mince filon où les pépites d’or se font microscopiques. Je crois que, dans ce genre d’aventures, il faut prendre le départ parmi les premiers. Que de collections lancées avec fracas se sont ainsi effondrées ! Mais enfin, il n’est pas dit que Favrod renonce à ma collaboration. C’est du moins ce qu’il a laissé entendre à une journaliste suisse, rencontrée il y a quelques mois.

J’avais été convoqué, il y a quelques années, à l’Office de Presse israélien, dont les bureux se trouvaient dans l’immeuble de l’école Berlitz. Il était question de me confier l’adaptation d’une oeuvre poétique.

Bien en[ ?] [...] [ ?]nerait et j’[ ?] [...] [ ?]logie. On en[ ?] [...] [ ?]uer. Mais les choses en sont restées là.

J’ai été très content de collaborer avec Jelenski. Grâce à tes conseils éclairés ; je me tire fort bien de ce travail d’adaptation. Et je crois que Jelenski, qui m’a fourni de nombreux textes, ne regrette pas d’avoir fait appel à moi.

Tu imagines avec quelle joie (et quel soulagement, car je suis, actuellement, sans contrats, avec les éditeurs et la Radio, depuis les récentes réformes, ne va pas fort) je collaborerais aux deux anthologies en préparation. En ce qui concerne la poésie européenne, je souhaiterais que l’on fît un choix très rigoureux, afin de ne présenter que les grandes oeuvres des grands poètes de tous les temps. Il faudrait aussi penser à faire pour notre papier un travail semblable, limité dans le temps, en opérant un choix permettant de recueillir les chefs-d’oeuvre de la poésie des 64 dernières années, sous le titre : La poésie française du XXème siècle. Mais là, une difficulté majeur se présente : ou Gallimard acceptera le projet, ou il refusera les autorisations nécessaires.

Tu peux, dès à présent, me faire adresser des textes, pour les anthologies finlandaise et européenne.

De tout coeur à toi.

Michel Manoll