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Franco-Hungarian Literary Relations

GAR135

Le Castellet d’Oraison
Date: 10 September [1960]
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (05-06-2017)
Folio number: 1

Cher Ladislas Gara,

il me semble qu’il y a une éternité que nous nous sommes éloignés depuis cette soirée avec Michel Manoll et j’ai seulement su que tu avais bougrement fait travailler Jean Rousselot et même Paul Chaulot, c’est très bien et j’espère que cette anthologie sera merveilleuse. Mais où en sommes-nous ? Tu me diras que je te la baille bonne de m’inquiéter, à la fin de mes vacances puisque je serai de retour à Paris le 14 septembre et que je reprends mon travail lundi prochain – le 19. Pour ma part, j’ai terminé ce « Passage ouvert » que je t’avais montré, écrit quelques préfaces mais surtout médité devant ces collines sous le soleil qui me rend la vie et je suis furieux de m’en arracher, c’est vrai.

As-tu vu Largeaud et lui as-tu remis les textes que je t’avais confiés ? Je n’en sais rien, vieux frère, mais je te fais toute confinance. De même, tu m’avais annoncé que tu dirais à Pierre Emmanuel mon étonnement de n’avoir pas reçu signe de lui depuis que je lui avais adressé mon livre. Rien n’est venu depuis lors, je le regrette mais nous sommes dans la vacance de toutes choses et pourquoi, après tout, notre Emmanuel aurait-il à me dire quelques chose sur un livre de poèmes ? Il faut que je m’apprenne à ne plus tellement attendre des uns et des autres et à gagner le prix de ma solitude, voilà notre vérité. Mon cher Ladislas, Fernand Tourret vient de passer trois semaines à l’hôpital mais peut-être le sais-tu ? Je ne sais si tu as le temps de faire signe à Miatlev et à Alain Borne, comme toutes choses sont brèves mais je t’embrasse, frère des hauts lieux, dans l’amitié.

Edmond