GAR105
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (05-06-2017)
Folio number: 1
Mon cher Laci
Je suppose que Berci qui doit être sur son départ s’il n’est déjà parti et qui a trouvé moyen par son long silence en Suisse de m’enlever l’occasion de l’y rencontrer, t’a transmis mon message d’amitié, de reconnaissance etc. Voilà des mois que je ne t’ai écrit, que je ne sais grand’chose de toi sauf que tu as été sous ta forme pseudonymique doté d’un prix, ce que j’ai appris trop tard pour ne pas être ridicule en t’en félicitant. Comment vas-tu ? A quoi travailles-tu ? Où as-tu passé l’été ?
Nous avons passé nous 6 semaines à Nice où le plaisir du bain et pour moi d’y travailler à 2 ou 3 choses que j’ai réussi à mener à bien (du moins à mon avis) a été un peu gâté par la nécessité de déménager tout ce qui restait encore d’entassé dans une pièce de l’appartement de mes parents. Mais enfin nous le savons d’avance et c’est fait, il n’y aura plus qu’à recommencer l’operation intense le jour où je serai en retraitr et entré en possession de notre appartement actuellement occupé, si tant est que je voie ce jour.
Autant je me suis bien porté à Nice, capable, quoi que souffrant d’insomnies, de travailler [ ?] entrain autant je suis mal fichu depuis un mois, une histoire dentaire ayant par contre-coup donné une nouvelle virulence à ma vieille allergie que la chaleur du midi avait rendue inoffensive. Et comme j’ai trouvé le moyen de me charger (pourquoi mon Dieu cet encès de zèle) d’un tas de besognes pédagogiques supplémentaires cet hiver ne s’annonce pas très bien.
Sans doute vas-tu recevoir par les soins d’André Legard qui était avec nous à Nice la nouvelle que tu connais depuis longtemps et que D[wvigrand ?] a une fois perdue « Belle de pluie » que tu m’as fait la grâce d’aimer. Je te l’enverra sur ma demande non que je le presse d’en faire quelque chose mais pour que, le cas échéant, ne se répète pas ce qui s’est passé la dernière fois. J’y ai fait en la retapant 2 ou 3 correnctions peu importantes mais qui en font maintenant un texte définitif. Dans le mesure ou quelques chose est dans ce monde définitif. J’ai reçu le no sur la poésie a Temps des hommes, numéro riche et bien compris. J’ai envoyé cet été encore en même temps qu’une longue étude sur le Suisse allemand Max Fresch la note que j’avais promis à Méray d’écrire sur son livre pour Présence. J’espère que le no ne tardera pas trop à sortir. J’ai pris pour cette occasion comme je l’avais fait pour le bouquin de Bandy un pseudonyme dont je me suis déjà servi d’autres fois. Je n’ai pas vu que l’Attila de Rousselot dont tu m’annonçais l’envoi soit sorti ? L’est-il tout de même ?
J’avais demandé à Largeand de te renvoyer le manuscrit de la nouvelle « Les trois Grâces » que tu lui avais envoyée au choix en même temps que le Déménageur ? Est-il chez toi ? Sinon aie la gentillesse de le lui réclamer à l’occasion. C’est aussi le seul exemplaire potable que j’en aie.
Mon petit Laci si ton travail ou plustôt tes multiples travaux te laissent une minute de liberté, mets un mot pour dire comment tu vas. Irène t’envoie toutes ses amitiés. Je t’embrasse de tout coeur.