Mon cher Gara,

Il n’est pas dans mes habitudes de m’attendrir – on passe la moitié de son temps à se débarrasser des êtres inutiles et des importuns. Mais j’ai passé deux heures bien agréables en ta compagnie. Et chaque fois que je songe à toi, je me dis que tu vis, que tu vibres pour la poésie, et que tu te ferais tuer pour elle. Cela est suffisamment rare pour émouvoir quelqu’un comme moi.

Je te dis donc – ce « donc » étant pédant, bien entendu – toute ma solidarité humaine et toute mon affectueuse amitié (malgré mes grincements qui sont une manière d’hygiène).

A toi,

Alain Bosquet