Cher LADISLAS GARA,

Vous êtes vraiment très gentil pour moi. Je n’ai pas fourni un énorme effort, je vous assure, et je me suis souvent amusée. Le restaurant chinois et l’ambiance du FLORE me changeaient de MAYENNE la sombre, la routinière, la monotone. Quelques passages m’ont donné du mal mais dans l’ensemble, j’ai concilié merveilleusement travail et visites et vous l’avez pu constater.

J’ai souvent quelques difficultés à vivre mais j’ai connu pire seulement, je suis à présent un peu plus « répendue » et l’évasion de MAYENNE m’est chose douce. Je m’y anémie... moralement.

Je me passionne pour l’ANTHOLOGIE et pour cause et vraiment il serait bien souhaitable qu’elle paraisse pour KNOKKE.

La collaboration avec vous est chose intéressante et peu pénible. Nous avons eu de grandes et fructueuses discussions. L’ennui c’est que je me demande quand les épreuves seront prêtes car vous savez que je pars en ESPAGNE en JUILLET. On pourra les faire suivre mais je ne me fie guère à la poste espagnole, bien que j’y reçoive régulièrement mon courrier.

Je pense qu’il n’y aura rien de neuf à la PENTECOTE, sonon, j’irai peut-être à PARIS. C’est le 21 et j’ai le lundi 22 mais il faut que je reparte le lundi soir car j’ai cours le mardi matin à huit heures.

Encore grand merci, cher ami, et tout à votre disposition. Vous serez charmant toujours si vous m’envoyez Temps des HOMMES avec « ma » PERSEPHONE. Mon Dieu ! si E GUILLAUME me lisait !

Je ne sait ce que devient M MANOLL, il n’écrit plus. Et j’espère ROUSSELOT complétement rétabli.

De tout coeur en amitié,

AMarie de Backer

Annexe

1 f. Document with signiture Je soussignée, Anne-MARIE DE BACKER, 15, rue PAUL GUYARD à MAYENNE, certifie avoir reçu de Monsieur LADISLAS GARA, 29, rue SURCOUF, PARIS, la somme de 100 NF pour adaptation de poèmes Hongoris destinés à l’anthologie à paraitre aux éditions du SEUIL. le 4/5/1961 AMarie de Backer