Cher Ladislas Gara,

mon livre sera tout à fait terminé jeudi prochain et je me mettrai alors aux poèmes, si toutefois le percepteur[ ?] me permet de garder mon [ ?]. Je suis menacé d’une saisie, [ ?] [ ?], pour une somme de cent mille francs, que je dois depuis des années et qu’on ne peut me remettre, en dépit d’interventions. Tous les tracas ne sont pas pour me donner du [ ?] à l’ouvrage et je désespère de tirer jamais de ma plume assez d’argent pour gouter un peu les joies de cette vie.

Le directeur de F[ ?] III est d’accord pour présenter au Comité des Lettres et de la Musique, mon projet d’émission sur « Huit siècles de Poésie et de musique hongroise ». Mais je dois lui fournir en plus des douze émissions, avec le nom des auteurs qui serons F[ ?] et (au moins pour 2 ou 3 émissions) la liste des chansons ou morceaux qui seront interprétés. Peux-tu, cher Ladislas me préparer cela ?

Je n’insiste pas pour la somme qui te reste à me verser sur les poèmes. Je te demande seulement de faire tout ce que tu pourras pour que cet argent ne tarde pas trop à tomber dans mon escarcelle. Car je n’ai rien à toi cher, avant fin janvier et ma bourse est légère, bien légère !...

Affectueusement à toi

Manoll