Cher ami,

Comme vous voyez, je suis depuis une semaine à Mamaia, où je suis venu pour prendre trois semaines de repos après trois semaines que pérégrinations en Union Soviétique. (Arménie, Ukraïne, Lettonie).

J’espère vous voir, comme vous me l’aviez laissé entendre, après votre voyage en Espagne, mais nous avons quitté Paris le 17 juillet sans avoir reçu de vos nouvelles. J’aurais pourtant été heureux de vous rencontrer de nouveau, d’abord pour le plaisir de la rencontre, ensuite parceque j’étais impatient de savoir l’impression que vous aviez retirée de la lecture des Inimitables et si vous pensiez pouvoir leur faire un sort en Hongrie.

Je ne vous demande pas de m’écrire ici, où je serai jusqu’au 28, car j’ignore les délais que prend le courrier pour parvenir de Budapest à Mamaia, mais il me serait agréable de trouver une lettre de vous en rentrant à Paris le 1er septembre.

J’espère que vous êtes en bonne forme et que vous avez repris avec ardeur vos travaux littéraires.

Je pense voir notre amie, Mme Gergely, à Paris en septembre. Je lui avais écrit que je comptais rouvrir la Maison internationale le 15 septembre. Je compte toujours être en mesure de la faire, mais il faudra pour cela que je trouve les personnes qui assurent le service de la maison, c’est-à-dire un gardien et une femme de chambre, probablement  un couple, et ce n’est pas toujours chose facile.

Rappelez-moi au bon souvenir de votre femme et croyez-moi toujours très amicalement vôtre

Yves Gandon