BLE PC 139

120 Bd Raspail 75006 PARIS
Date: 27-12-1975
Language: French
Repository: Private ownership
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (08-10-2017)
Folio number: 1

Monsieur Endrê BAJOMI LAZAR

 

Mon cher Confrère,

 

Vous savez peut-être par notre ami Herczeg que j'ai été très sérieusement malade l'automne dernier avec une grave opération, en septembre. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas répondu plus tôt à votre si gentille et... étonnante lettre. Etonnante, parce que vous vous souvenez de mes livres, y compris mon seul petit roman hongrois paru en Transylvanie, qué j'ai pratiquement moi-même oublié.

Que puis-je ajouter à ma "biographie" qui n'a pas de secret pour vous? J’ai écrit à peu près les livres que vous avez cités (toujours par suite de ma maladie, j'ai égaré votre lettre avec votre adresse). Je suis né à Nagyvarad... il y a bien longtemps, puisque j'ai fêté déjà mes dix-huit ans à Paris. Le seul détail que vous ignoriez plus ou mois, c'est ma carrière de peintre, commencée assez miraculeusement il y a exactement quatre ans, n'ayant jamais dessiné ni peint auparavant. "Découvert" par certains critiques célèbres, comme Maximilien Gauthier, j'ai eu déjà deux expositions, en avril 1974 et en octobre-novembre 1975, dans une des plus grandes galeries de Paris, chez Katia Granoff, Fg St Honoré. J'expose en outre, à partir du 2 mars dans une grande galerie de Vienne - peut-être y assisterez-vous? - et aurai ensuite une exposition au mois de mai à Salzbourg. Ce n'est pas si mal pour un débutant, même de mon âge.

Quant à votre livre, je l'ai lu avec une certaine mélancolie, en y retrouvant vivants et fantômes d'années révolues. Cen'est d'ailleurs pas un livre, mais une véritable encyclopédie et je me demande comment avez-vous pu vous souvenir de toute cette faune, y compris des noms.

Quant à mon propre roman "L'Ami", j'ai été très sensible à votre appréciation personnelle, suivie malheureusement de vos prévisions plutôt pessimistes quant à ses chances de parution en Hongrie.

D'après Gyorgy Herczeg, rien n'est définitivement perdu; je vous fais de toutes façons confiance.

Ceci dit, je serais très heureux de vous voir à Paris en 1976; voulez-vous me prévenir pour que votre venue ne tombe pas à une époque, où je serais par hasard absent.

D'ici là, en vous souhaitant beaucoup de bonnes choses, succès pour 1'année qui commence, je vous pri e, Mon cher Confrère, de croire à mes souvenirs bien cordiaux.

Lucien Corosi