Cher ami au Panorama

Merci de votre carte, d’abord et de votre lettre, ensuite.

Moi aussi, je regrette beaucoup la précipitation du Festival et de ne pas avoir pu bavarder davantage avec vous.

Les lettres dont vous me parlez présentent un intérêt évident, pour peu qu’il y soit question de littérature. Vous pourriez en proposer la publication aux „lettres nouvelles” (plutôt qu’à „la Quinzaine”), ne trouvez-vous pas? Ne publier que la lettre de Breton risque de paraître un peu maigre. Mais pourquoi pas une sorte de petit choix, d’auteurs différents, réunies sous le titre: „lettres à un écrivain hongrois” (ou q.que chose d’approchant), et dont vous préciseriez les circonstance en quelques mots de présentation? „Les lettres nouvelles” sont publiées par les Ed. Denoël (rue Amélie, Paris 6e). Parmi les noms que vous me citez je retiendrais surtout Aymé, Adamov, Queneau et Breton. Je ne connais pas Bernard Noël. Je l’ai entendu ces jours-ci Panorama.

Je vous remercie de vous intéresser à mes travaux personnels. Je n’ai plus d’exemplaires de Valentin. Je vous envoie Adieu Sidonie, qui mon dernier livre et celui auquel je tiens le plus. (Bien entendu)

Faites-vous envoyer les autres par Gallimard, en les demandant par l’intermédiaire de votre éditeur habituel. (La liste est à la fin)

Je ne connais pas madame Károlyi, mais j’ai plusieurs camarades artistes étrangers qui ont été reçus chez elle. A bientôt de vos nouvelles, j’espère.

Bien amicalement vôtre

J. BENS

Je n’ai pas votre adresse. J’écris à celle inscrite sur votre enveloppe, en espérant que cela suffira.