Cher Monsieur Lazar,

Je me permets de vous envoyer par ce courrier „On meurt trois fois”, mon dernier livre, dont le destin fut étrange: retenu par cinq éditeurs et pour des raisons extra-littéraires, non publié, en dépit d’avances substantielles dans deux cas… Un sixième éditeur (Stock) parle de chef-d’oeuvre, mais „pas dans la ligne de la maison”…

J’espère que ce qui est là une raison „contre” sera chez vous une raison „pour”.

…Car il faut toujours se battre: pour avoir suggéré – sinon „dicté” – à R. Martin du Gard certains commandements, en France et àvalables pour la chair et pour l’esprit (usage interne ou usage externe, moral ou social) me voici depuis deux ans assailli par les auteurs de thèses sur les Thibault, en France et à l’étranger… Aujourd’hui le CNRS (recherche scientifique) qui me demande les quelque 370 lettres de R.M.G. conservées… Sans quoi certain agrégé renoncera à tenter sa chance…

Vous lirez cela en filigrane dans ce fameux „On meurt trois fois”.

Que ceux qui chez vous m’ ont vu poète et on me dit qu’ils sont nombreux et fervents – me voient aujourd’hui debout, sur le front de la vérité!

Grâce à vous, j’espère.

Cher Monsieur Lazar, je vous dis merci d’avance de votre bonne attention.

Avec mes meilleurs voeux.

Marcel Lallemand