Querido Amigo,

Yo ha recibido la carta de usted con sorpresa. Je suppose que ma lettre vous a été renvoyée, à moins que vous l'ayez reçue encore à Nice. Depuis un an, j’ai tâché de temps à autre avoir de vos nouvelles par mon ami François Gachot qui est bien avec Mlle Polblanc, ce fut sans succès. Seule la presse m'a informé de vos activités, notamment de la parution de votre DÉSERT dont je vous ai demandé un exemplaire de lecture, mais je ne l’ai pas reçu.

Je suis en train de rédiger mon bouquin sur la Côte d'Azur, j'écris justement le chapitre sur l'histoire de Nice. Bien entendu, je commence par TERRA AMATA et j'évoque notre rencontre "historique". LAUTRÉAMONT est sous presse, et la plaquette publiera des dessins tellement merveilleux d'un jeune artiste d’ici que je vous enverrai le livre, car si vous ne pouvez guère /!/ lire le magyar, vous êtes à même d'admirer ces dessins...

D'ailleurs, la jeune troupe en question reprend de temps en temps la version dramatique de votre TERRA AMATA, toujours avec le même succès.

Il se peut que j'aille à Paris fin octobre, mais je pense que vous serez toujours à Zamora, dans une chambre pourvue, non seulement de salle de bain, de téléphone, de télévision, mais également d'un tapis luxueux. Cette mention d'un "lujoso al-fombrado" sur la lettre me laisse rêveur...

A vous la main