Cher Ami,

J'ai bien reçu votre lettre du 9. Ce mot vous trouvera sans doute déjà de retour. J'espère que vous avez passé trois semaines agréables à Nice et sur la Côte en général où de Cannes à Menton en passant par Vence, St Paul etc, chaque coin à ses souvenirs littéraires, artistiques ou politiques hongrois.

Je suis resté moi-même sans nouvelles de ma vieille amie Mme Mandy pendant plus d'un an; elle m'a écrit enfin fin avril; elle a eu un assez grave accident, a été hospitalisée et - a déménagé. C'est sans doute la raison pour laquelle votre lettre est revenue. En lui répondant, je lui ai parlé d'ailleurs de vous en indiquant votre adresse à Budapest. Si elle ne vous a pas écrit directement vous pourriez peut-être la relancer; dépêchez-vous, car elle est plus près de 90 ans que de 85 ans.

Dommage que vous ne persistiez pas dans votre sujet de cinéma; vous devriez en parler un jour à un metteur en scene en France ou, en Allemagne.

Tout ce que je sais des tableaux de Reth c'est que sa veuve vit toujours; là encore, les autorités culturelles hongroises feraient bien de ne pas attendre trop longtemps, vu son âge.

Félicitations pour votre nouveau livre; je serais naturellement très content de le lire; je demanderai peut-être à notre ami Herczeg, qui doit venir à Paris fin août - début septembre, de me l'apporter.

Nous ne pensons pas aller à Budapest cette année; Herczeg s'occupe vaguement de l'éventuelle traduction hongroise d'une de mes pièces radiophoniques (dont je vous ai parlé à l'époque) mais je n'ai pas l'impression que ça se réalise.

Bien amicalement.

Lucien Corosi