Mon cher André,

La coincidence est singulière. J'avais préparé les „Premiers Peux du Jour” pour vous les envoyer, mais je n'arrivais pas à trouver l'adresse nécessaire et je ne savais encore comment me débrouiller. Tout va bien. Votre lettre me renseigne et tout en même temps elle rejoint le souci qui est le mien de voir ce roman publié par vos soins: il est la suite de „L'Or et le Pain” que vous avez bien voulu donner déjà.

Aujourd'hui-même, donc, „Les Premiers Feux du jour” partent à votre adresse, sous pli recommandé: un exemplaire pour vous, un exemplaire pour la Maison d’Edition.

J'espère que cet ouvrage vous conviendra et que j'aurai l'honneur et la joie de le voir paraître en langue hongroise.

Je vois, mon cher André, que vous produisez avec une abondance certainement exceptionnelle. J'en suis vraiment très heureux.

Vous pensez venir à Paris; je vous y attends avec allégresse. Tenez compte toutefois que pendant le mois de juillet je serai en vacances dans le midi. Mais à Paris ou dans le Midi, c'est la même histoire et dans un lieu comme dans l'autre vous êtes mon ami.

J'espère pouvoir vous lire bientôt et apprendre quelle résonnance „Les Premiers Feux du Jour” rencontre auprès de vous.

Croyez-moi, mon cher André, bien fraternellement à vous.

René Jouglet

P.-S.- Vous me parlez des articles que vous avez lus relativement à mon nouveau roman. Je pense que vous avez fait la connaissance de ceux de Wurmser, dans „Les Lettres Françaises”, de Bergeron, dans „L'humanité”, de la grande page de „L'Humanité-Dimanche”, etc... Avez-vous lu celui du „Monde”? J'ai eu le plaisir de trouver un écho favorable dans cet organe de la grande bourgeoisie française.