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Franco-Hungarian Literary Relations

FG_BLE25

Nice
Budapest
Date: 20-12-1977
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (02-08-2017)
Folio number: 1

Mon cher André,

Merci de ta lettre du 14, de tes voeux et des coupures de presse. C’est, par exemple, très heureux que tu aies souligné le fait, très rare, il faut le dire, que le Déry ait paru en livre de poche en France.

Je t’envoie le texte du petit papier que j’avais rédigé à la demande de Patko pour son Bulletin. Curieux qu’il ne te l’ait pas envoyé. J’ai moi-même reçu très tard mon exemplaire justificatif. En le remerciant je lui ai dit ce que je pensais d’un texte de Arpad Szenes contre Csinszka et Márffy qu’il n’aimait pas. Je sais qu’il est à la mode de dire du mal de Csinszka. Pour ma part j’ai toujours trouvé en eux, aussi que ma femme, car nous étions très liés, des êtres qui gardaient très exemplairement le culte d’Ady et en parlaient avec beaucoup de chaleur. Chacun a le droit d’avoir ses opinions. Mais, dans un numéro d’hommage à Ady, c’est pour le moins déplacé et ne peut rejaillir que d’une façon fâcheuse sur Ady.

L’opinion de Sauvageot m’amuse et ne m’étonne nullement à propos des 60 pages d’Europe. Si j’en ai le temps, je lui écrirai un de ces jours à ce propos. Que veut-tu, lorsque d’autres que lui touchent à la littérature hongroise, ce ne peut être qu’à tort et pour faire quelque chose de mauvais. En vain ai-je défendu dans 2 ou 3 lettres le mémoires de Gara (à propos de l’anthologie), il ne désarme pas. Et, à l’exception d’Armand Robin qu’il accepte, que ce soit Rousselot, Chaulot, Feuillade etc. il met tout le monde dans le même sac.

Les 60 pages d’Europe ne sont pas catastrophiques. Elles ne sont pas ce qu’elles auraient pu être si, à l’insu de Timár qui était pourtant chargé de préparer le numéro, je ne sais si c’est Dobzinszky, on n’avait fourré toutes ces traductions de Roger Richard, commis d’irréparables fautes d’impression dans les adaptations de Timár, dont certaines ont été tripatouillées et supprimé les adaptateurs de quelques-uns des plus beaux poèmes de guerre d’Ady. Je ne peux pas leur reprocher d’avoir fait de larges coupures dans mon texte car ils manquaient certainement de place, ce qui fait que mon article se termine en queue ou poisson et que manquent certaines indications qui me semblaient nécessaires de faire pour un public étranger.

Tu te plains, à juste texte, de ne pas recevoir le bulletin de Patko. Sais-tu qu’il a fallu, ayant appris pas hasard, que le no d’Europe était paru avec mon texte que j’écrive pour le réclamer à Dobzinszky qui s’est excusé, n’ayant pas mon adresse, dit-il alors que nous avons correspondu à un autre sujet il y a un peu plus d’un an. Sais-tu aussi que je n’ai pas reçu jusqu’à maintenant Arion, qu’il paraît qu’Artisjus était chargé de m’envoyer. J’ai dû écrire trois lettres pour réclamer, sans résultat jusqu’à aujourd’hui.

Encore autre chose. Je ne sais si je t’ai écrit que, sur l’initiative de Dobossy, le conservateur des Manuscrits de l’Académie des Sciences Dora F. Csanak m’avait demandé si j’étais d’accord pour faire don de toutes sortes de documents, correspondances, manuscrits etc. relatifs à mon activité dans le domaine culturel franco-hongrois. D’accord, grâce à la Bibl. Municipale de Nice j’ai pu faire envoyer officiellement à l’Institut Hongrois un assez gros paquet, car de son côté Sebestyén György m’avait écrit qu’ils avaient été avisés d’avoir à l’envoyer à Bpest par la valise. D’après lui, le paquet est parti par la valise de 14 nov. Entre temps j’avais écrit à {Mme Csanak|} pour la prévenir. Nous sommes le 20 déc. Aucune nouvelle que le paquet soit arrivé jusqu’à elle. Je vais être obligé de lui réécrire pour savoir si elle l’a reçu ou, si non, pour qu’elle se renseigne auprès de Külügy qui n’a peut-être pas transmis à l’Académie. Partout, chez nous, chez vous, même négligence.

J’avais écrit en effet à {Antal|}. Mais dans sa réponse il invoquait le fait que Szavai avait livré la traduction avec retard et ne pouvant me fixer une date de parution. Or le 28 nov. 76 Szavai m’écrivait avoit terminé la traduction. Ils l’ont donc depuis plus d’un an.

Très bien pour le contrat sur les textes des anciens évadés en Hongrie. Merci pour le nom du conservateur du Musée des Naïfs.

Nous venons de recevoir dans une enveloppe de l’Európa Könyvkiadó une carte de voeux avec un mot très gentil d’amis qui nous connaissent si bien qu’ils l’adressent 'Cher ami et chère Irène' mais dont je n’arrive à lire que les prénoms Vera et Paul... quelque chose ensuite comme Gergely S. Puisqu’ils sont à Europa sans doute peut-tu me dire de qui il s’agit pour que je leur réponde. Merci d’avance.

Il semble que pout ce qui est de la littérature hongroise Lambriches ait fermé la porte de la N.R.F. Aucune réponse à nos lettres ni à Rohou ni à moi. Nous n’appartenons pas à son clan. Bonnes fêtes et très heureuses ann »e pour toi et les tiens mon cher André. Affectueusement à toi.

FGachot

Bounin est mort subitement il y a une dizaine de jours. Tu recevras dans environs 2 mois une plaquette. Un entrait de mes souvenirs d’enfance et d’adolescence à Poitiers.