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Franco-Hungarian Literary Relations

FG_TI64

Nice
Date: 04-06-1983
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (26-07-2017)
Folio number: 1

Ma chère Ili,

Merci de ta gentille et intéressante lettre arrivée hier. Depuis celle dans laquelle je t’envoyais le texte français de Kakas Ferkó ma vie a subi un grand changement. Irène est mort le 25 avril, sans avoir eu le temps de s’en rendre compte, d’un arrêt du coeur [...] à 7 heures du matin. Curieux que le même jour disparaissait notre vieil ami Illyés Gyula. Sitôt après l’enterrement mes cousins les plus proches m’ont enlevé de force pour que j’aille vivre près d’un deux à Paris. J’y ai passé 6 semaines ; avec des séjours chez d’autres cousins aux environs de Paris et suis rentré à Nice il n’y a que 8 jours. Contrairement à ce qu’ils pensaient, je me sens très à mon aise à Nice, et l’absence d’Irène ne me gêne pas plus moralement et physiquement que pendant le période qu’elle a passée à l’hôpital pour être opérée de la vésicule biliaire, il y a 7 ans. J’ai beaucoup d’amis artistes ou s’occupant de beaux-arts depuis ces derniers temps, presuae trop car j’aurais besoin de voir moins de monde pour me mettre à écrire quelque chose de nouveau. Cela viendra je l’espère peu à peu.

Je suis content de savoir que tes illustrations qui étaient vraiment extraordinairement réussies aient plu chez Corvina. Nous verrons si du côté des éditions Móra quelques chose se décide.

A propos de Krúdy j’aimerais savoir ce que Corvina veut dire en parlant de l’envoi en France de 3 petits livres. Si tu pouvais obtenir qu’ils se mettent directement avec moi au lieu de me laisser dans l’ignorance de ce qu’ils font de mes traductions qui comprennent de dehors de 3 nouvelles 2 romans, l’un Bukfenc de 91 pages dactylographiées très serrées 40 lignes par page, l’autre Utitárs de 52 pages de même format, occompagnés d’une préface de 6 pages consacrées à Krúdy, ce serait peut-être de leur part le moindre geste de politesse envers le traducteur qui n’est pas une simple machine mais un écrivain vivant. Si tu crois utile que je leur écrive personnellement pour mettre les choses clairement noir sur blanc, je le ferai. Par ailleur Artisjus est parfaitement au courant et est intervenu, il y a quelques années, auprès des éditions Gallimard qui possède un manuscrit complète de ces 2 oeuvres.

J’ajoute que je n’ai aucune confiance dans la réalisation éventuelle un jour ou l’autre de ce programme Mitterand, vu la situation financière de la France et le manque de crédit pour les maisons d’édition.

C’est une très bonne chose que tu aies pu obtenir de travailler dans l’atelier de Gyurka Gács où j’avais encore vu en 72 mon vieil ami Czóbel, encore plein d’ardeur de peindre.

Je suis certainement à Nice jusqu’au 15 septembre. En octobre en principe je serai de nouveau à Paris à cette adresse : chez Maître Cirotteau 21 Bd StGermain 75005

Mille tendresses à ta maman et à Gyuszi. Je t’embrasse très très fort, de tout coeur ma petite Ili

François