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Franco-Hungarian Literary Relations

FG_BLE08

Nice
Budapest
Date: 19-12-1975
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (02-08-2017)
Folio number: 1

Mon cher Endre,

Merci de ta lettre du 9 reçue il y a trois jours. Je suppose qu’entre temps tu as aussi reçu la lettre dans laquelle je te parlerais de ta belle étude sur Ady à propos de l’idée que nous avons eu avec Rohou concernant la Revue des 2 Mondes.

J’ai regardé dans l’annuaire du téléphone de Lyon. Pas le moindre Gérando ? Je me demande comment on pourrait faire pour retrouver des traces de ton Felix.

Un certain M. Beregi qui tu connais peut-être m’avait écrit il y a deux semaines pour me demander si je pouvais lui indiquer l’auteur du quatrain cité par Ady dont tu m’envoies toi aussi le texte. Il me dit que c’est à la demandre d’un historien des lettres hongroises Miklós Korolovszky qui a écrit des ouvrages sur Ady ? Les quatre vers avec leur allusion aux Argonautes me semblant l’indice d’un poète parnassien plutôt que d’un symoliste j’ai cherché dans tout ce que j’ai dans ma bibliothèque plusieurs anthologies, les poèmes de Banville, France, Gautier, Heredia, jusqu’à Charles Cris[?] et Tristan Corbière sans rien trouver. De son côté Rohou a fait, lui aussi, des recherches à la Bibliothèque. Celle-ci, bien sûr, n’a pas tous les recueils de poèmes parus à l’époque où Ady se trouvait en France d’auteurs qu’aujourd’hui on ne lit guère ou plus du tout. Mais il n’a rien découvert non plus. Pour l’instant, il me paraît presque impossible d’identifier l’auteur.

Je te donne la liste des revues que je reçois. Très régulièrement : És, Kortárs, Nagyvilág. J’ai eu 2 numéros de Kritika, octobre, novembre de Látóhatár, novembre de Jelenkor, novembre et décembre de Új Írás. Encore merci de tout coeur pour ton efficace intervention.

Ne crois-tu pas que je serais un sujet un peu mince pour une thèse universitaire ? Ton idée me touche mais je doute qu’un étudiant ait là une matière susceptible de l’intéresser, même en tenant compte de ce qui à pu paraître autrefois en France et en Hongrie, y compris ce conte pour grands enfants qu’avait publié en tirage limité (200 exemplaires) avec de très belles illustrations en couleurs de Tallos Ilona, Cserepfalvi en 43 ou 44 (si je ne me trompe) « Kakas Ferko ». Il faudrait que je demande d’ailleurs à Ili si elle en a encore un exemplaire. Quand Kati Korolovszky notre petite fille était ici cet été elle l’a lu car elle ne le connaissant pas et en a été enchantée. Elle pensait que cela pourrait encore intéresser.

Je suis ravi d’apprendre que c’est Szavai qui a été choisi pour traduire mon roman. Je ne pense pas que tu saches qu’il est avec Gyergyai mon plus vieil ami de Hongrie. Il était au Collège Eötvös quand je suis arrivé à Bpest, j’y ai habité plusieurs mois, y ai fait un cours pour les spécialistes de français). Lorsqu’en 1926 j’ai été chargé de cours de vacances à l’Université de Grenoble. Nándi suivait mon cours de traduction en même temps que celle qui était mon élève p[ ?] à Budapest (sa mère amie de Irène) Magda Demény qu’il a connue par nous et qu’il a épousée par la suite. Jusqu’en 49 donc jusqu’à mon expulsion nous nous voyions au moins une fois par semaine et souvent plus. Avons possé des vacances ensemble au Balaton et à Pécs. Alors tu vois que de souvenirs.

Je suppose puisque maintenant les choses semblent décidées que je recevrai une lettre officielle de Europa. Je leur enverrai alors la photocopie de la lettre de Grasset-Fasquelle au sujet de la liberté des droits qui m’est rendue.

A propos du Libertinage j’ai appris par Rohou à qui Claude Erval a téléphoné que ce dernier en avait parlé longuement à la radio dans l’émission de Vrigny à France Culture le jeudi matin. J’ai écrit à ce sujet à Nagy Péter.

Je ne sais pas tout comme toi. Aussi ignorais-je non seulement qu’il y avait eu un Nero de Felkai et que Sartre l’avait traduit. Tu es un puits de science.

Merci de m’avoir communiqué l’adresse parisienne de ta femme. Je savais qu’elle s’occupait des héroïnes de la Commune par Rohou.

Pour quel bulletin du PEN es-tu écrit sur les Kozmogrammok ? J’ai reçu leur No 16 il y a quelques jours j’y vois que c’est toi qui avais présenté Armand Lanoux, mais rien à propos de Tamkó Sirató.

J’ai lu dans Kortárs la nouvelle pièce de Örkény. Je lui ai écrit à ce sujet. Déry vient de m’envoyer son « Újabb napok hordaléka » reçu hier. J’en ai commencé la lecture.

Je lirai avec beaucoup de plaisir ton Vian et ton article sur le Goncourt.

Très intéressante cette lettre de l’ancien curé de Paris Antal Uhe. Je crois l’avoir rencontré une fois.

J’espère que tu as réussi à obtenir l’autorisation d’emmener ton jeune fils à Szigliget. Nous y avons passé quelques jours merveilleux avec Farkas István autrefois. Nous t’adressons nos meilleurs voeux pour 76. A toi de tout coeur

FGachot

Le Musée littéraire Petőfi me demande si je serais disposé à leur donner les documents et lettres que je possède au sujet de mes relations littéraires franco-hongoises. Serais-tu d’accord si je leur donnais également quelques lettres de toi. Je pose la même question à tous mes autres amis écrivains. Je t’embrasse

FGachot

Aurais-tu la gentillesse de prévenir l’organisme qui fait les envois que j’ai reçu 2 exemplaires au lieu d’un des numéros 11 et 12 de Kortárs. Merci.

La formule au sujet du code postal demandée pour ces jours-ci par la poste.