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Franco-Hungarian Literary Relations

FG_TI61

Nice
Date: 30-07-1982
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (26-07-2017)
Folio number: 1

Ma chère Ili,

Tu peux t’imaginer avec quelle surprise et quelle émotion surtout, en déployant le télégramme qu’on venait de m’apporter j’ai lu ton nom avec ces mots destinés à me souhaiter mon anniversaire, alors que j’étais loin de penser que la date t’était encore connue. Merci de tout coeur c’est comme un beaurne de jeunesse qui m’est venu de ta part avant-hier. Inutile de te détailler tout ce que cela me fait revivre d’un passé qui me paraît très proche et absoluement vivant. D’après les dernières nouvelles que j’avais de toi je comptais sur ton arrêt à Nice lorsque tu avais l’intention d’aller voir ton fils en Algérie. Sans doute cela ne s’est-il pas arrangé comme prévu. Je pense que je ne suis pas le seul pour lequel, à mesure qu’on vieillit, ce sont les élément de son ancienne existence qui prennent de plus en plus d’importance et constituent les vraies valeurs qu’on garde en soi les plus intactes. Tout à coup surgit avec netteté tel ou tel souvenir qu’on croyait enfoui et dont le caractère, les détails qui l’accompagnent n’ont rien perdu de leur fraicheur. Je revois ainsi, assez souvent, à l’improviste tant de lieux, de circonstances liés à nos anciennes rencontres que je me dis que souterrainement il faut que le contact existe toujours entre nous, même si nous ne nous écrivons pas. Et puis je nous revois, il n’y a pas si longtemps, à Cimiez, d’abord parmi les oliviers près du Musée Matisse puis dans le jardin de l’abbaye, toi, en train de dessiner les arbres et, bien sûr dans les rues, goûtant le caractère spécifique des maisons, très fin de siècle. Bien sûr je ne peux pas t’imaginer autrement que le crayon et le pinceau à la main et j’aimerais bien savoir si et où tu as eu de nombreuses expositions et dans quel sens a évolué ta peinture. Ton télégramme expédié de Zamardi me laisse penser que tu y passes l’été mais faute d’une adresse autre que l’ancienne j’espère que cette lettre t’atteindra un moment ou un autre.

Comment vas-tu ? J’ai eu depuis 76 de très mauvaises années avec beaucoup de troubles de la circulation dans les jambes. Depuis 6 à 7 mois à condition de prendre chaque jour les médicament prescrits par le médecin que je vois tous les 3 mois je n’ai plus de douleurs et je marche sans difficulté, je dois même beaucoup marcher selon la recommandation. Irène sort peu et à condition de ne rien lui demander de plus que son petit tramtrain journalier cela va.

Ma chère Ili donne-moi un peu de tes nouvelles et de ton travail. Je t’embrasse très très affectueusement. Amitiés à ton fils. Amitiés d’Irène

François