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Franco-Hungarian Literary Relations

FG_TI31

Date: [August 1942]
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (26-07-2017)
Folio number: 1

Ma petite Ili chérie

Je t’ai écrit hier aprés avoir reçu ton télégramme deux lettres qui te disent mon état. J’ai peur qu’elles ne t’aient importunée ou fâchée malgré que dans mon désespoir, ma déception et ma surprise que tu sois restée du jeudi au mercredi sachant que je t’attends, sans m’écrire, j’aie essayé de te dire combien je continuais de t’aimer. C’était trop pour moi. Etre venu uniquement parce que tu m’avais promis de m’y rejoindre, devoir y renoncer et voir qu’au moment où j’avais le plus besoin de ce petit signe, une carte, que tu pensais pourtant à moi, un silence obstiné en réponse à une lettre où je te disais avec toute la ferveur que je pouvais y mettre que tu es mon espoir, ma vie, que toute mon ardeur au travail c’est pour te méritéer et qu’une existence sans toi ne m’apparaît plus que comme un enfer. De plus tu m’écrivais dans ta carte du jeudi que tu es terriblement fatiguée et je t’imaginais malade ? Ce télégramme m’a rassuré à propos de ta santé. Mais je continue à me tourmenter en me demandant pourquoi tu as négligé de m’écrire. A Gombos tu disais qu’il t’était difficile d’écrire en fraçais. Il s’agissait ici d’une carte en hongrois.

J’ai toute la soirée regardé tes photographies et relu tes lettres. N’est-ce pas toi qui m’as écrit que tu ne serais jamais heureuse sans moi comme je ne peux l’être sans toi ? Alors et si tu n’es pas changé pourquoi m’infliger ce tourment horrible. Mon amour chérie je rentre à Budapest seul vendredi soir. Ir. reste deux jours au moins encore avec Margot. Clari et son mari doivent rentrer vendredi et j’espère qu’il y aura quelqu’un chez moi pour m’ouvrir car c’est eux qui ont les clès. Mais peu importe, je coucherai bien quelque part. Samedi matin je passerai dès 9 heures, neuf heures et quart à la poste. Je t’ai demandé de m’y écrire je te redemande de le faire après que tu auras reçu cette lettre express, en mettant un mot, une carte express poste restante pour qu’elle y soit samedi matin déjà à 9 heures. Je tremble d’avance je te l’avoue que malgré cela il n’y ait rien. Mais de toute façon je prendrai tout de suite le 44. Je serai à dix heures déjà à t’attendre au bas de chez toi devant le Belvédère, enfin à l’arrêt du 44. Viens, viens de toute façon. Sinon je monterai chez toi, bien que je ne sache si cela ne deplaira pas à ta mère. Mais il faut que je te voie tout de suite tu ne peux pas me refuser ça même si que sais. Je tu ne m’aimes plus, ne veux plus voir en moi qu’un ami devoué, ou même, après, ne veux plus me voir du tout. (Volià où j’en suis !) Donc viens si tu as simplement un peu pitié de moi. Serait il impossible que nous passions toute la journée ensemble et que tu déjeûnes avec moi comme à Pâques lorsque tu m’as donné tant de bonheur ? Je te le dis, si tu veux, j’ai ces deux jours entiers à te consacrer. Que ne puis je tout de suite entendre ta voix, avoir ta réponse ? Si mon amour t’ennuie dis le moi mais que je te voie samedi à 10 heures. Ne sois pas en retard. Chaque minute sera une torture. Je t’apporterai l’exemplaire de la nouvelle que j’ai tapée pour toi qui t’est dédiée. J’ai besoin de ta présence pour me calmer. Encore deux jours affreux sans écho. Sois là samedi matin mon amour chérie. J’ai eu quarante et un ans mardi. C’était au moment où j’étais sans aucune nouvelle et où j’ai télégraphiée.

Je t’embrasse en pleurant presque je t’aime. Il n’y a rien d’autre dans mon coeur que cet amour pour toi

je François

jeudi matin 11hres après le courrier

Pourquoi si quelque chose s’est passé pendant mon absence ne me l’avouerais tu pas ? J’ai assez de courage pour tout entendre. Mais ne te dérobe pas je ne crois pas le mériter viens samedi matin et dis moi franchement tout. Il y avait encore le petit « je » sur ta carte du 23 jeudi. Il y a juste huit jours. J’esperais aussi qu’en même temps que le télégramme tu aurais mis une carte à cause de Margot. Merci, tout de même, d’avoir au moins répondu à mon télégramme. Je t’aime je Fr.