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Franco-Hungarian Literary Relations

FG_DT04

Karlsruhe
Date: 28-10-1962
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (02-08-2017)
Folio number: 1

Mon cher Tibor

Je viens d’achever ce matin la lecture de ton livre. Il est d’une très grande richesse, peut-être même trop riche pour qu’on puisse le considérer simplement comme un roman. Par instant, tu laisses – c’est du moins mon impression – le lecteur sur sa faim. J’en aime tout particulièrement la première partie, l’intermède et la deuxième partie jusqu’au moment où Egbert Kolb commence à peindre les fresques de la salle Sylt. Pour moi, à partir de ce moment tu ne maîtrises pas ton sujet avec la même souveraineté que celle dont tu fais preuve avant. Cela devient plus forcé et sur le plan des jugements esthétiques c’est un peu trop toi qui parles derrière ton personnage. Bien que tu le dépeignes comme un très grand peintre, je ne sens pas sa grandeur et – pour moi toujours – il y a rupture de ton dans le passage assez court du reste où Michèle et lui sont à Paris au théâtre à voir la pièce de Beckett ou au Tic-tac. C’est un peu du plaqué dans une matière qui, par ailleurs, est originalement vue, sentie, exprimée.

J’espère que tu ne m’en voudras pas si je me montre si franc dans les quelques observations critiques que très individuellement je me permets de te faire.

Je n’ai plus su si tu as encor ton billet pour Bad-Godenberg. J’ai téléphoné la veille de mon départ au Dr Weber. Il ne se rappelait pas ton passage mais ne devant être à la bibliothèque que l’après-midi du 25 m’a promis de faire le nécessaire.

Je suis rentré moi dans la nuit de vendredi à samedi. Je repars pour Munich mardi et dors de nouveau me mettre en route le 7.

Si tu devais venir dans nos régions par la suite, préviens-moi. Mon m[ ?]tation reste valable et j’aimerais encore parler avec toi de ton livre.

Je t’mbrasse mon cher Tibor

François

Mon collègue Neurohr qui était jusqu’au 1er oct. conseiller culturel à Bpest et qui est maintenant à Munich, [ ?] à Godesberg, m’apprend que Gyergyai est mis à la retraite. Successeur Sőtér qui s’est montré très moche.