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Franco-Hungarian Literary Relations

FG_BLE05

Nice
Budapest
Date: 18-11-1975
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (02-08-2017)
Folio number: 1

Mon cher Endre,

En commençant ce soir cette lettre, je sais que je ne la terminerai que demain car c’est alors que je verrai Rohou qui est infiniment plus compétent que moi en matière d’édition pour t’indiquer, s’il le sait, quelles maisons des pays latins que tu cites, seraient susceptibles de s’intéresser à la version condensée de ta trilogie. En ce qui concerne l’Italie, ne crois-tu pas que Ronai Mihály András qui a beaucoup de contacts là-bas serait bien placé pour te fournir quelques indication ? T’ai-je écrit qu’il était avec Marianne plusieurs semaines ici, cet été ? Quant à l’Espagne, Portugal, Amérique latine, je ne connais personne de compétent. Ne m’envoie donc pas le livre en roumain, je ne pourrais en faire aucun usage.

Tu vois que j’ai bien reçu ta lettre du 5 novembre aussi que les 2 critiques qu’elle contenait. Et ce matin le numéro 11 de Jelenkor avec l’article sur tes livres de Bodri et ton Victor Basch qui m’a d’autant plus touché que j’ai suivi pendant plusieurs années ses cours sur l’esthétique à la Sorbonne. Tout à fait de ton avis. Son action, sa personnalité, la portée de son oeuvre méritaient d’être mieux connues qu’elle ne l’ont été jusqu’ici en Hongrie.

Tu me demandais le titre de ma conférence à l’Institut Hongrois : « Mes amis les écrivains hongrois ». Encore n’ai-je parlé que de ceux qvec lesquels j’entretenais vraiment des liens d’amitié étroite jusqu’en 49 ou de ceux, comme toi, qui sont devenus depuis de vrais amis.

Merci des précieux renseignement à propos de mon roman. Ce n’est pas à moi de formuler une opinion. J’avais donné le dernier exemplaire que je possédais à Rohou qui l’a aimé. Je suis heureux que l’avis de Péter Nagy ait été positif et qu’il y ait ainsi une certaine chance. Tout ce que je peux dire c’est que je le crois mais en ce qui concerne une certaine atmosphère au milieu de laquelle j’ai vécu à cette époque. J’ai pour « La chat perché » de Rohou une très grande tendresse et j’y trouve les mpemes qualités qu’à cette merveille de sensibilité, d’intuitive pénétration des êtres et de pureté d’écriture qu’est Gris Tourterelle. Je suis très curieux de ce que tu en penseras.

Je connaissais le Libertinage de Péter Nagy avant qu’il ne paraisse chez Gallimard ; J’en avais parlé depuis longtemps à Rohou pour qu’il lui consacre, le moment venu, une note dans la N.R.F.

Dobossy m’a envoyé vendredi les deux volumes qui viennent de paraître chez Oswald : les poèmes de radnoti et la pièce de Hubay dans les pensions de Jean-Luc Moreau. Lorsque j’étais à Paris j’ai signalé ces deux parutions aux gens de la N.R.F. J’espère qu’un poète se chargera, comme promis, de parler du Radnoti. Je viens d’écrire, selon ce qui avait été entendu, ma note sur le Neronissime de Hubay. Espérons qu’on n’y fera pas de coupures et qu’elle ne tardera pas trop à paraître.

Je fais ici le 8 décembre en accord avec Rohou et le spécialiste à Nice de l’art naïf une conférence sur Csontváry. Par chance, ma fille m’avait envoyé en vue d’une conférence que j’avais faite sur lui et {Rousseau à la Société franco-allemende de Karlsruhe en 73, des diapositives qui me vont de nouveau servir.

Je ne sais pas grand’chose sur la famille Gerando. Je vais parler aussi de cette question : Mercure de France et Gerando à Rohou.

Je finis ma lettre après avoir vu Rohou. Il ne peut te donner aucune indications, lui non plus, au sujet des éditeurs des pays latins. Il s’occupera ici de faire voir quelles sont les années du Mercure de France que possède la Bibliothèque.

Il a écrit son article sur le Libertinage qu’il considère, comme nous, un livre excellent à tous égards. Espérons qu’il ne se passera pas des mois avant que l’article ne paraisse.

Je vais maintenant bien. Pour éviter que les histoires ne recommencent, on me fait une série de piqures que suivra l’absortion pendant 15 jours de 4 ampules du même médicament.

Tu es le plus grand travailleur que je connaisse. Ai-je raison ? Je préfère mes traductions des 2 poèmes de Radnóti dans l’anthologie de Gara aux versions des 2 mêmes poèmes dans le Radnóti de J. L. Moreau. Bien à toi de tout coeur mon cher Endre et merci pour tout

FGachot