FG_TI58
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (26-07-2017)
Folio number: 1
Ma chère Ili,
Voici bien bien longtemps que je n’aie eu de tes nouvelles et je m’inquiète, espérant qu’après toutes les angoisses que t’a causées la maladie de ta chère maman, après les ennuis que t’avait causés ton mari, la faute n’en est pas à de nouvelles complications dans ta vie. Je t’aurais écrit bien plutôt mais tu sais qu’il y a eu en France une grêve des employés de la poste, pendant deux mois, et qu’à l’heure encore le courrier fonctionne très mal. En plus je suis, depuis notre retour de Paris, fin novembre, garde-malade, garçon de courses, cuisiner, valet de chambre – tout ce que tu voudras car Irène est immobilisée par un tas de maux provenant et du mauvais état général dans lequel l’avait mise la mort de Klari et d’une nouvelle décalcification de la colonne vertébrale dont elle avait déjè souffert il y a 5 ans.
Quant à moi qui ai dû attendre le milieu de juillet pour être à peu près rétabli de mes scratiques et paraphlébites j’ai vu à Paris des médecins plus compétents que ceux de Nice pour mes histoires de prostate et si l’état d’Irène me le permet je devrai y retourner en avril. Sur le plan artistique, nous n’avons vu qu’une très belle choes dans la grande salle nouvellement aménagée du Musée Marmottau, toute l’immense série des toiles de la dernière période de Monet, d’une audace extraordinaire, (série de nymphéas et de vues de son jardin en toute saison) que son fils a léguées au Musée. Par ailleurs, j’ai, sur le plan littéraire, fixé plusieurs choses avec les rédacteurs de la Nouvelle Revue Française, je travaille donc à cela, dans la mesure où tout ce que je dois faire à la place d’Irène et les soucis que me cause sa maladie me le permettent.
Pendant notre séjour il y a eu le suicide de Marthe Tausky qui s’est jetée de la fenêtre du 5e étage de son appartement. Et, il y a 5 semaines, la mort de deux de nos cousins chez lesquels nous avions passés en octobre une semaines à Poitiers.
A Paris nous avons vu, tout de suite après notre arrivée, Z. Gács Gyurka et peu après Gabor Marianne qui avait une exposirion d’abord dans une galerie puis dans une salle qui fait partie de l’usine Renauls – pour des raisons faciles à comprendre.
Donne-moi de tes nouvelles le plus vite possible. Tu sais que nous comptons toujours sur ta venue à Nice. Il faut tout de même que ce projet se réalise enfin.
Ma chère Ili, toutes mes tendresses pour ta maman et ton fils. Il était question pour lui d’un séjour à l’étranger. Amitiés d’Irène. Je t’embrasse de tout coeur