☰ Franco-Hungarian Literary Relations

Franco-Hungarian Literary Relations

FG_TI27

Budapest
Date: 1er juillet [194?]
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (07-07-2017)
Folio number: 1

Ma petite Ili chérie

Nous t’avons écrit Böde et moi hier soir profitant de ce que nous étions seuls et pouvions bavarder librement. Je t’écris de la Légation où j’ai vu tas de choses à règler avant le départ. Ce matin Farkas Pista m’a téléphoné du Svabhegy pour que j’aille l’y trouver dans la soirée. Avant, j’attends quelqu’un de Pécs qui est ici pour deux jours et vient nous voir. Et je travaillerai entre temps. Tu me manques toujours et toujours plus et je suis très impatient déjà de te revoir. Tu as dû recevoir la carte d’Irène au sujet du coup de téléphone du bureau et sans doute aussi un mot d’eux. Ecris si je peux te rendre un service quelconque. Tu sais bien que je suis toujours à ta disposition. Es tu contente de ce que tu as peint depuis ton arrivée ? Je ne sais pourquoi je n’ai pas beaucoup de patience en ce moment et je n’arrive pas à me concentrer comme il le faudrait. J’attends beaucoup de ta présence et de notre séjour ensemble. Mon amour chérie quand je te dis que sans toi le monde n’a ni forme ni couleur et que les êtres n’existent plus ce n’est pas une formule poétique mais une réalité qui chaque minute devient pour moi plus évidente. Aussi ne sois pas fâchée si je m’inquiète tellement à ton sujet quand une lettre tarde. Raconte moi tout ce que tu fais, ce que tu peins, ce que tu penses. Je sais bien que c’est difficile pour toi de t’exprimer en français mais j’aime retrouver dans tes phrases ta manière de lire, l’éclat de ta voix et ton regard merveilleux. Es-tu brune ? Je t’ai dit qu’il avait fait si frais que je ne suis pas allé me baigner. Et ce matin alors qu’il fait beau je suis retenu à la Légation. Ili chérie encore une semaine et j’espère te voir te regarder sans fin, caresser tes doigts et te serrer conte mon coeur. Je t’aime et t’embrasse en attendant

je François