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Franco-Hungarian Literary Relations

FG_TI06

Date: Jeudi soir [1942]
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (05-07-2017)
Folio number: 2

Ma petite Ili chérie

Je ne sais pas si je dois te dire que je suis un peu triste à la pensée que toute cette nuit tu vas rouler, rouler dans ce train où je ne serai pas et que demain tu ne viendras pas me rejoindre à notre table. Mais je sais que tu es heureuse de partir, je sais ce que cela représente pour toi et je ne veux penser qu’à ta joie et à la joie que nous aurons lundi de nous retrouver. D’ailleurs tu es encore tout près de moi j’ai encore ta voix en moi nos phrases mêmées et si je ferme les yeux je te retrouve tout de suite avec ton sourire tendre et cette grande, grande flamme qui m’embrase et me rend heureux. Mon amour chéri, sais tu quel miracle tu représentes pour moi, un miracle si merveilleux que si je pense à ce qu’il m’apporte j’ai comme le vertige. Trois jours maintenant où partout je te promènerai dans mon coeur où je te parlerai tout bas où je répêterai ces mots ces phrases que tu connais ces je... je... et ces Si si... qui sont incorporés à ma vie comme le reflet de tes yeux la pression de tes mains toi, toi. Que pourrais je te dire encore que tu ne saches déjà, que ma vie c’est toi, que mon bonheur c’est ton bonheur et que rien ne compte que par rapport à ta présence. Tout devient si simple, si clair quand je te vois. Je voudrais en ce moment pouvoir partir te sentir cette nuit contre mon épaule et demain pouvoir te suivre des yeux dans ces lieux étranges où tu as été petite fille ou tant de choses de ton passé restent accrchées. Ili sache seulement que tu peux être sûre, sûre de moi, sûre de mon amour comme je suis sûr malgré la distance. Je et mille fois je et toujours plus.

Je t’embrasse en rêve comme je t’aime sans fin, de toutes mes forces de tout mon coeur ou il n’y a que toi. Je... François

Et je t’attends lundi à midi et demi à la terrasse ou dans le café de Munkacsy u. Et si tu n’arrivais que plus tard téléphone moi entre 2 et 3.

Je je je je Fr.