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Franco-Hungarian Literary Relations

FG_BLE23

Nice
Budapest
Date: 10-05-1977
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (02-08-2017)
Folio number: 1

Mon cher Endre,

Merci de ta lettre du 4 mai qui m’est arrivée hier déjà. J’attendais la venue le 6 à Nice de notre ami Kovacs qui devait assister le 7 à la cérémonie de l’inauguration de la plaque Jokai lorsqu’une lettre de lui m’annonçait le 5 que la Municipalité avait prévenu à la dernière minute France-Hongrie qu’une autorisation du préfet étant nécessaire l’inauguration avait été remise à plus tard. Bela se demanait si ce n’était pas là tout simplement un prétexte et je partage son opinion car tu sais probablement que Bounin qui avait donné sa démission d’adjoint, il y a plusieurs mois, s’était présenté aux Municipales sur la liste de gauche qui avait à sa tête le conseiller général communiste Caressa et avait, depuis, publié une série d’attaques contre Médicin. En répondant hier à Kovacs, je lui ai annoncé de ta part que ton voyage aurait probablement lieu le 23 mai. Espérons qu’aucune nouvelle complication administrative ne causera un nouveau retard dans tes projets.

Comme je reçois Kritika, je lirai ton article sur Hevesi. J’étais bien sûr d’avance que tu en écrirais un sur Prévert et personne ne serait mieux qualifié que toi pour le faire. Je suis content que le numéro des « Nouvelles Etudes Hongroises » contenant ton étude sur Ady ait enfin paru. Ceux qui, à propos du centenaire, s’y intéressent pourront au moins s’y reporter.

Je viens de recevoir aujourd’hui le No de mai de Nagyvilag et je vois avec plaisir que nous y voisinons. A propos de ce que tu dis à la fin de ton article, sais-tu que dans mon brouillon pour mon article destiné à Europe, je notais dans un passage que j’ai supprimé à cause de sa longueur, également le fait que tandis que tout être cultivé en France connaissait et lisait Rilke et Lorca, dont toutes les histoires de la littérature parlaient en détail, Ady n’était jamais mentionné et demeurait inconnu même des amateurs de littérature étrangère. Tu vois que j’étais de ton avis.

Connais-tu ou sais-tu qui est Haulisch Lenke ? Elle m’a envoyé son grand et beau livre paru à l’Akadémiai Kiadó « A Szentendrei festészet ». C’est à tous les points de vue une oeuvre remarquable. Je lui ai écrit hier, en la remerciant, pour lui dire tout le bien que j’en pensais, richesse de sa documentation, justesse des opinions et appréciations, intelligence de sa conception etc. J’ai le sentiment qu’il existe maintenant en Hongrie toute une série d’histoirens et historiens d’art d’un très haut niveau.

Mon cher André, j’espère que tu vas tout de même partir et réaliser une bonne partie de tout ce que tu désires entreprendre.

Bien à toi affectueusement

FGachot