FG_BLE17
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (02-08-2017)
Folio number: 1
Mon cher André,
Merci de ta carte reçue ce matin avec tes voeux chaleureux et encourageants. Je t’ai d’ailleurs écrit avant hier, après avoir reçu le télégramme d’Europa. Tu auras la gentillesse de me dire qui je dois remercier dans la maison d’édition – en dehors de toi, ce qui est fait.
Je t’ai parlé dans ma lettre de ton étude sur Jarry. Je ne sais pas si, auparavant, je t’avais félicité pour le Cl. Mauriac dans le Nagyvilág de juin. Je n’ai pas encore reçu le no de juillet. Mais Dobossy m’avait prévenu du fait que son article ne paraîtrait qu’en août. Il en était un peu triste. Je l’ai tranquillisé que cela revenait au même. Je ne savais naturellement pas que Moricz Virag parlait de moi dans son Journal. Je l’avais rencontrée une ou deux fois jadis. J’ai lu un certain nombre de choses d’elle ces derniers temps et dans le no du 10 juillet de És sa nouvelle Kakukk. Elle a vraiment du talent. Tu es gentil de me mentionner dans ton article sur « Les Evadés ». Je n’ai pas pu faire grand’chose pour eux, sinon de leur fabriquer, en cachette de l’attaché de presse d’alors, dont j’étais l’adjoint, avec les cachets du service, de faux papiers pour ceux qui sont passées en Slovaquie et aussi pour quelques filles de leurs amies qui étaient juives.
Naturellement j’ai bien connu Kelecsényi. C’est lui qui était le directeur de cet hebdomadaire qui paraissait en français « La Gazette de Hongrie » avec une subvention de la Légation et après, à partir de la guerre, j’étais chargé par la Leg. de m’en occuper directement avec lui et j’y ai publié chaque semaine un article et des comptes rendues d’expositions d’art ou de concerts de musique française. Il ne travaillait donc pas exactement à la Lég. mais en contact intime avec elle. Il habitait (et c’était là que nous avions la rédaction) Jozsef körut à droite en allant vers Boraros tér, entre Baross u. et Üllői út. Vieux souvenirs. Je ne sais plus quel était à cette époque le ministre d’un pays étranger (pas très important, qui, ne sachant ni l’allemand, ni le hongrois et n’ayant pas de traducteur, puisait toutes ses informations dans la Gazette. C’étais bien le seul.
Rohou est arrivé et est venu hier après-midi nous voir. Je lui ai parlé de ton Jarry. Il téenvoie ses amitiés. Il reste jusqu’au 25 août. N’a pas l’air mécontent à Pau. A la bibl. salles de conférences avec appareil de projection. Tu verras dans le no d’octobre de la N.R.F. son texte où il parle, sous forme de lettre, de son séjour en Hongrie, mais aussi de son désenchentement de la littérature en général. Il m’enverra la photocopie des épreuves quand il les aura reçues.
Une lettre très gentille, ce matin, de Koltai-Kovacs qui m’envoie sa conférence de 1961 sur Anatole France. Je vais la lire et lui répondre.
Avec la poste pas mal d’ennuis. Plusieurs envois faits de Bpest (livres) jamais arrivés depuis 6 semaines. Mais aussi de Pest à Pest. Notre ancien gendre Korolovszky n’a jamais reçu, son fils non plus, mon petit Diener-Dénes alors que sa fille l’a reçu. Les envois faits en même temps par la même personne.
Bravo pour l’anthologie. Nous sommes curieux du Lautréamont et plus tard de la suite de ta passionnante autobiographie. Irène m’en reparle souvent.
Mon cher Endre, je te resouhaite de bonnes vacances de travail. Bien à toi affectueusement et merci de tout et de tout