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Franco-Hungarian Literary Relations

HJ134

Date: 10-04-1926
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (24-09-2017)
Folio number: 3

Cher Monsieur Heltaï,

J’ai bien reçu votre lettre qu’on m’a fait parvenir à Nice. Je vous remercie de ce que vous avez fait car je sais qu’il faut dans chaque pays un animateur ayant la ici, pour vaincre les résistances et les paresses qui nous entourent.

Notre Union française est complètement formée. Je vous prie donc de continuer votre sympathie à la SOCIÉTÉ UNIVERSELLE DU THÉATRE en persévérant dans la collaboration où vous vous êtes engagé si généreusement. Que les sections soient formées c’est indispensable pour commencer à travailler.

J’irai le 6 Juin au Congrès International des Acteurs à Berlin. Je pense que le Congrès de la SOCIÉTÉ UNIVERSELLE DU THÉATRE aura lieu à Pris à la fin Juin. Si vous venez à Paris avant cette époque, je vous serai obligé de me faire savoir car même si je n’étais pas là je ferais un effort pour venir de Nice et si je ne pouvais pas quitter Nice je vous inviterais à venir passer 2 ou 3 jours dans ce très beau pays où j’aurais le plaisir de vous recevoir et de vous promener.

Je tiens à vous dire que je vous serai toujours reconnaissant de la belle façon dont j’ai été reçu à Budapest et je vous prie de croire à mon amitié profonde car le peu de jours que j’ai passé en votre compagnie m’a suffit pour deviner l’homme, le citoyen et l’artiste que vous êtes et que j’admire.

Je crois que le film et le music-hall devraient faire eux aussi leur internationale car le film surtout a une importance mondiale très grande. Mais: Ie chaque union nationale est libre de constituer autant de sections qu’elle veut; 2e on peut admettre dans la section des Auteurs Dramatiques, les auteurs de scénarios; dans la séction des metteurs en scène, les metteurs en scène de cinéma etc. Ici nous ne l’avons pas encore fait et je crois que nous ne le ferons pas car il ya des oppositions. D’ailleurs il faut laisser faire le temps.

Je crois que vous me reverrez à Budapest l’automne ou l’hiver prochain. J’ai besoin me retourner à Vienne et à Berlin et je suis appelé dans les autres capitales de l’Est de l’Europe. C’est un dûr travail mais c’est une oeuvre passionnante et voilà pourquoi je fais du cinéma avec les américains et votre compatriote Pétrovitch. J’ai beaucoup d’admiration pour le cinéma et je trouve que „c’est un art quand il paye en dollars.”

J’ai lu la traduction de votre pièce „Le Médecin et la Mort”. Cette traduction n’est pas au point me dit Monsieur Maxime Wexner. Elle prouve une fois de plus la nécessité de l’existence de la SOCIÉTÉ UNIVERSELLE DU THÉATRE. Il faudrait que les oeuvres étrangères soient traduites par de véritables auteurs dramatiques dont le talent et le tempérament s’apparentent au talent et au tempérament de l’auteur traduit. Ceci dit, je reconnais le zèle et la ferveur avec lesquels Monsieur Maxime Wexner a traduit votre pièce. Mais je regrette qu’il ne soit un poète et un homme de théâtre possédant un talent correspondant à celui de Monsieur Heltaï. La traduction des oeuvres est une des préoccupations principales de notre section des Auteurs.

Je vous réitère ici mon désir de vous faire connaître à Paris au théâtre, non pas parce que je vous considère comme un ami mais parce que votre grand talent mérite d’être révélé ici.

Veuillez transmettre à Madame et à Mademoiselle Heltaï mon souvenir et mes hommages les plus sympathiques et croyez, cher Monsieur, à mes sentiments de très profonde amitié.

F. Gémier

P.S. ˗ Je vous serais reconnaissant si vous vouliez bien, pour le 2e numéro des Cahiers du Théâtre, m’envoyer une petite lettre me disant votre sympathie pour notre oeuvre, les noms les membres de vos sections déjà formées, les efforts accomplis et les projets envisagés. Enfin je vous serai obligé de demander à {Molnar|}, de qui je vais jouer à l’automne „Le Cygne” sur lequel je compte beaucoup mais que je ne peux pas monter maintenant pusique je suis absent de Paris, une lettre exprimant une opinion favorable à notre idéale et à nos travaux.