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Franco-Hungarian Literary Relations

RJ_IGY024

90 R. de Saint Nom L’Etang la ville S. et O.
Josefhegyi u. 9 Budapest II Hongrie
Date: 28-03-1961
Language: French
Repository: Private ownership
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (29-04-2017)
Folio number:

Mon cher ami,

J’ai attendu, pour vous répondre, d’avoir fait la démarche que vous me suggériez. Je suis allé voir M. Gereblyés et j’ai obtenu de lui la promesse qu’il ferait tout son possible pour que des visas nous soient accordés. J’ai fait les demandes nécessaires au Consulat. Il n’y a plus maintenant, qu’à attendre...

Si les choses vont bien, c’est donc trois Rousselot qui viendront, au mois d’août, troubler votre quiétude estivale ! Une lettre d’Ika nous dit que vous êtes déjà à Tihany ! J’espère que vous y avez un temps aussi magnifique que le nôtre ! Ce printemps est d’une telle exubérance et d’une telle audace qu’il n’est pas possible que cela ne signifie pas que quelque chose de grand va s’accomplir dans le monde et dans le cœur de l’homme ! Et dire qu’on se laisse prendre à chaque coup... Anne-Marie est à Padova, pour les vacances de Paques, dans une famille italienne, les Morandini ; le père est professeur à l’université de cette admirable ville que Stendhal adorait. Connaissez-vous Padova ? Il y a là une extraordinaire chaire : celle de Galilée...

Je rentre de Nantes, ou je suis allé participer aux diverses cérémonies en l’honneur de mon ami René Guy Cadou, mort il y a dix ans. Ce voyage en auto, le long de la Loire frémissante, entre les pêchers roses et les ajoncs d’or, les vieilles pierres romanes et les vignes toujours neuves, fut un enchantement. Et quel festin, au passage, à Saumur ! Ah, mon ami, comme je voudrais être votre cicerone, pendant des semaines et des kilomètres, dans ce pays que vous aimez et qui est mien ! Connaissez-vous le « brochet au beurre blanc » ? On se mettrait à genoux...

Je vous quitte : plus que 2 jours à travailler avant d’aller me coucher sur le « billard ».

Yvonne se joint à moi par des pensées affectueuses et impatientes à vous trois !

JRousselot

{M. Gallimard|Gallimard} répond toujours que le Petőfi est à la composition. Je trouve que cela demande bien du temps !


Publications

Tüskés Anna : Jean Rousselot levelei Illyés Gyulához. Válogatás = Lymbus 2009. pp. 365-409.

Tüskés Anna : Jean Rousselot et Gyula Illyés au miroir de leur correspondance (1956─1983) = Revue d'Études Françaises 18 :(hors série) 2013.

Christophe Dauphin–Anna Tüskés : Les Orphées du Danube: Jean Rousselot, Gyula Illyés et Ladislas Gara. Suivi de Lettres à Gyula Illyés, par Jean Rousselot. Soisy-sur-Seine, Éditions Éditinter, 2015, 295-296.