Cher Monsieur,

Je reçois votre carte mise sans doute à la poste avant votre départ. Je vous remercie vivement pour votre fidèle pensée. De mon côté, je n’oublierai jamais l’ami des lettres françaises que vous êtes, ni cet accueil à Budapest, ni ce que la France vous doit, autant par l’étude que par l’affection.

Je vous adresse immédiatement par poste recommandé, un exemplaire de l’ART POÉTIQUE en service de presse. Je souhaite que ce volume ne vous déçoive point. Je joins en même temps, une anthologie des POEMES de l’ANNEE 1957 et un catalogue complet de ma Maison. Je suis à votre disposition pour vous adresser les ouvrages qui pourraient vous intéresser. Puis-je vous demander d’adresser mon salut fraternel aux rives du Danube lorsque vous passerez sur l’un de ses ponts et de croire, Cher Monsieur, à mes sentiments les plus respectueux

Pierre SEGHERS