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Franco-Hungarian Literary Relations

NNA083

Budapest
Date: [1965-1985]
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Draft
Publisher: Tüskés Anna (13-05-2017)
Folio number: 1

Cher Carlos de Radsitzky,

J’ai reçu votre traduction faite de mon poème : « A mon métier » (c’était György Timár, qui me l’a envoyée). Et maintenant je suis vraiment embarrassée : comment puis-je vous remercier non seulement pour la traduction, mais pour vos soins consciencieux, <que> dont l’effet je peux sentir de toutes lignes.

Je suis loin de l’<imagination> illusion que je puisse juger les nuances d’une adaptation en français, mais il me semble, que vous n’étiez pas seulement l’adaptateur du thème (comme on dit à l’école), mais vous avez retrouvé et traduit le ton de ce poème, <dont> que je <donnerais> nommerais <volontièrement> par le nom : une chanson phantasmatique (si on peut le dire en français). Je connais assez bien les difficultés de la traduction du hongrois enfrançais, que je puisse apprécier votre « fidélité à la forme » - les rimes, <le rythme> par exemple. En généralement je ne suis pas contre le vers libre dans cette relation franco-hongroise ; <je sais> j’ai appris déjà très bien, que les formes rimées (qui sont tout à fait naturelles en notre langue très spéciale) peuvent vieillir les poèmes modernes en français. Mais dans ce cas-là peut-être la forme « chansonnesque » peut caractériser cet état de conscience <entre des extrémités> qui se balance extrémiste, et qui est quand-même « consolant ».

Quant à l’expression « la vertu », j’en suis sûre je crois bien, que c’est un mot difficilement supportable – par son accent pathétique – <en français> dans la poésie belge et française contemporaine. Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Même les mots ont leurs modes. En hongrois – je vous donne ma parole – ce mot n’est pas vide, il a son sens spécial, sa couleur locale. Excusez mon vocabulaire hongrois.

J’en suis sûre, que vous aviez en beaucoup de travail avec nos textes <hongrois étrangers> venus de loin. Permettez-moi, cher C. d. R., que j’exprime encore une fois ma reconnaissance, <qui> personelle, et la gratitude des poètes hongrois, qui seraient des emmurés vivants <dans> d’une langue étranger – sans <vous> votre aide amicale.