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Franco-Hungarian Literary Relations

SA032

l’avenue Maurice Blondel 13100 Aix en Provence
Date: 29-03-1985
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (26-10-2017)
Folio number: 2

Cher ami,

            merci de votre carte et de vos voeux.Les iversaires se succèdent et voici le quarantième de la libération de votre pays. Il me souvient l’avouir célébrée sur les ondes de la radiodiffusion française, cette date mémorable. Je  portais alors l'uniforme de la Marine et j'étais l'officier d' ordonnance de l'amiral Muselier.J'avnis demandé au pasteur K<o>ulifay d’entonner devant notre micro la Kossuth nóta...

Que de choses passées depuis ce jour d'avril plutôt frais ! Le peuple hongrois peut être fier de se qu'il a réalisé en dépit de toutes les diflicultés surhumaines auxquelles il s'est heurté. Si j'ai écrit mes souvenirs d'avant la guerre, c'est pour témoigner de ce nui était et expliquer à mes compatriotes quel miracle a été réalisé. Pour signaler aussi qu'on a été injuste envers une nation que l'histoire n'a que trop malmenée.Mais je ne suis que le défenseur, l'avocat d'une cause don on ne veut même pas qu'elle puisse être plaidée. Sachez que la « Découverte de la Hongrie », qui préprait pourtant le lecteur à ce qui s'est effectivement produit, m'a va lu de grosses difficultés, qui ont même eu des conséquences pour ma carrière. Il ne faisait pas bon s'en prendre aux gens de la « Petite-Entente ».

La Paule Sauvageot m'est inconnue. Tout ce que je peux vous dire est que les gens qui portent mon nom sont tous d'origine bourcuignonne, comme les autres dont le nom se termine en -geot (Peugeot, Demongeot, Rageot, etc). Pour ce qui est de mes ancêtres, ils étaient  de Santenay de la Côte d'Or. Par contre, si, en visitant le Louvre, vous apercevez d'une salle  à 1’autre des objets signalés « Collection Sauvageot », ils proviennent de mon arrière grand-oncle qui était un ami de Balzac et a été en partie évoqué dans son « Cousin Pons ».

Je n'ai pas lu les mémories de Paul Szigeti. I1 n'est pas exast qu'il travaillé avec moi au Continentàl où il des militaires.Ce que je me rappelle, c’est qu’il était venu me voir pour me dire qu’il voulait s ‘engager dan les forces françaises.Mais il n’a pas donné suite à ce projet. Le livre de Bourdon [ ?] sur Amanda Robin né est i..... [ ?] Il faut vous dire que je n'ai pas le temps ni l’occasion de suivre c qui se publice. Bien que je sois à la retraite, mon temps est toujours aussi absorbé par la recherche et/la nécessité où je suis de poui suivre une partie de ma tâche, mes successeurs ne me remplaçant pas. C'est ainsi que deux bons mois sont occupés à rédiger des comptes rendus pour différentes publications lincguistiqeues ou autres. Ces messieurs ne se donnent pas cette peine et quand je ne serai plus là pour m'acquitter de ce devoir, il n'y aura plus de comptes rendus de ce oui se publie en Hongrie, Finlande Estonie, Union Soviétique, etc. Pour en revenir à Armand Robin, je persiste à penser qu'il a été le meilleur de nos traducteurs. Il n'y a aucune comparaison entre ce qu’il a fait et ce que les autres ont commis. La publication de l'Anthologie a été un désastre dont la poésie hongroise continue à souffrir. Je sais que c'est tresdlifficile à faire admettre par vos critiques mais cela prouve qu'il ne savent pas ce que c'est que la poésie française. Nous en avions déjà convenu avec Paul Valéry. Certes, on vante les traductions de poètes français par des poète hongrois de grande valeur dont quelques uns savaien même très bien le français. Mai ce ne sont pas des tractuctions.Ce sont des adaptations  qui/n'ont plus du tout le même sens. Nous avons affaire à des réussites qui font honneur à la poésie hongroise sans donner vraiment une idée de l'original.Du temps où je faisais mes <en>cours, j'en ai administré la preuve en plusieurs circonstances.

Vous trouverez ci-contre quelques coupuses, notamment du Figaro. A ce propos, je dois vous expliquer que si je lis ce journal, très rapidement, c‘est pour les raisons suivantes: 1) parce que c'est le journal qui a la plus grande audience dans notre pays, ce que le Monde n'a jamais eu étant donné que la moitié de ses lecteurs sont étrangers.2) parce qu'il reflète assez bien 40% de l'électorat, 3) parce que  j'ai pris l'habitude de me renseigner su ce que pense l'adversaire. Il ne sert à rien de lire ce que peuvent, écrire des gens de même opinion. Ou  presque. En ce qui me concerne personnallement, ma situation est inconfortable. Après avoir, comme vous le savez, milité dans la SFIO durant toute ma carriére, je n’ai pu jrindre le PS qui n’a plus rien à vour avec ce que je pense. Je ne suis < ?> pas le seul dans ce cas. Le PS n'est qu‘une « convention » des amis personnels de Mittierrand, lequel s'est « converti » au « socialisme » en 1967 avec toute sa clique de politiciens héritás de l’UdSR. Ils ont cru que le scrutin de 1981 avait été un vote d’approbation alors que c’était un vote de rejet contrales politiciens en place. De genre de vota est constant dans l'historie de la politique française. On vote contre plus souvent que pour. D'où la crise actuelle. J'avoue que je ne sais pas comment nous sortirons. Ni même si nous en sortirons. Chômage éteneu, difficultés financières, problèmes de l’immigration, admission de l’Espagne et du Portugal dans la marché commun, terrorisme et délinquance accrue ça fait beaucoup, même beaucoup trop. A cela s‘ajoute la crise néo-calédoneienne. [ ?] Rien n'y manque.

Je suis sans nouvelles de Corvina. Ils m'avaient pressé de leur remettre un exemplaire photocopié de mes Souvenirs et c'est maintenant le silence. A vrai dire, j'avais longtemps hésité avant de répondre à leur demande. Si donc ils ne peuvent; pas donner suite à leur projet, ils n’ont qu'à me le faire savoir en toute amitié. J'ai pensé qu'il vaudrait peutêtre mieux les intercaler dans la suite de mes souvenirs plus personnels que je suis en train d'écrire, où ils éclaireront la suite des événements et en particulier mon comportement tant en 1949 qu'en 1956.Vous savez qu'alors Ij'ei fait scandale parmi les universitaires et aussi aux yeux d'un bon nombre de nos chers intellectuels qui se proclament progressistes ou tout ce rue l'on voudra. S'il vous arlive de rencontrer un de ce messieurs, veuillez les rassurer et les informer que je ne leur en voudrai pas. Ma susceptibilité n'en sera pas froissée parce que je n’en ai pas. Si j'en avais eu, il y a longtemps que j'aurais rompu tout contact avec des tas de gens. En France comme ailleurs.

J'essaie tout simplement de ne pas être ingrat. J'espère ne pas l'avoir été a l'égard du peuple hongrois et je ne veux pas le devenir. Je n'ai pas besoin d'insister car vous éprouvez les mêmes sentiments, dans l'autre sens. J'espère que vous avez passé sans trop de fatigue l'hiver que nous venons de subir. Ici, heureusement, à Aix, nous n'avons eu qu'une seule chute de neige (10 cms) qui a vite fondu. Au total, 1e véritable hiver n'a duré que 4 jours. Le reste du temps, nous n'avons plus connu que la grisaille, la pluie, les températurees basses ( de 3° 70 l'après-midi mais pas de gelée en ville). Mais le beau temps de Provence tarde à nous revenir. Dites mes amitiés autour de vous et croyez-moi votre toujours dévoué

Aurélien Sauvageot