☰ Franco-Hungarian Literary Relations

Franco-Hungarian Literary Relations

DOB084

Nice
Date: 14-02-1976
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (11-02-2018)
Folio number:

Mon cher Láci

Ta gentille lettre m’arrive au moment où j’allais t’écrire. D’abord, pour te remercier de l’envoie de l’Apôtre de Petőfi, bien reçu et lu – je trouve très remarquable l’adaptation de Gaucheron et qu’il soit arrivé à ce résultat (car je sais, pour m’être essayé jadis à traduire Petőfi sans être satisfait de moi) combien c’est difficile, représenté une vraie performance.

Pour ce qui est des traductions parues dans Europe, une de mes amies qui fréquente parfois la Nationale et que j’avais aussi alertée a retrouvé non seulement les 2 poèmes de Kassak que j’avais traduits avec Déry mais dans le numéro de juin 1932 3 poèmes de Babits traduits par {F. G.|}, Paul [?] et Emile [?] – elle m’a donné les titres français : 1 Rebus, 2 Aigre-doux, 3 Les âmes qui se dévêtent. Par contre, elle n’a rien trouvé d’Ady, à moins, dit-elle, qu’un poème de lui ne se trouve dans le [?] de 1932 qui est à la reliure. Je ne sais qu’une chose, c’est que j’ai traduit d’Ady un poème que j’ai montré alors à Csinszka et à Marffy qui l’ont trouvé réussi, ainsi que notre amie [?] Margit grande spécialiste alors de la poésie de Ady et docteur de l’Université de Budapest qui savait remarquablement le français. Tous étant morts je n’ai aucun recours me permettant d’imaginer où, sinon à Europe, a [?] poème. Je ne pense pas à la Nouvelle Revue de Hongrie.

En ce qui concerne celle-ci j’y ai consacré non seulement à Czobel mais à Bernath, Berény, Vaszary, Ferenczy Béni (et d’après ce que je lis dans le [?] bouquin sur Csontvary dans la bibliographie) à Csontvary dans le Hungarian Quarterly 1936. [3?] des articles. Peut-être à d’autres encore. En tout cas c’est en partant de mes articles sur les artistes hongrois que Hubay Miklos avait proposé à Corvina de les réunir (avec d’autres parus ailleurs) dans un volume. Recherches ont été faites en Hongrie et Hubary avait été chargé (en 72 encore) de la traduction qu’il n’a pas faite. Les choses en sont là pour l’instant et peut-être Corvina a-t-il demandé à quelqu’un d’autre de traduire.

En tout cas, à part la N. R. F. j’ai publié des articles dans Alkotás : 1947 no 3-4 [?] mars-avril sur Czobel 1948 – janvier février sur [?] Ferenc, 1948 mars-avril sur Márffy. Et encore dans cette revue de « Officina » qui paraissait en français : « Miroir des lettres hongroises » no 4 automne 1948 des articles sur Berény, Márffy, Bernáth, Czóbel.

Tu connais les petits volumes dont j’étais le rédacteur chez [3?] « L’art hongrois », paru en hongrois et en français et où j’avais écrit les textes des Rippl-Ronai, Csontváry, Ferenczy Béni. Ont eu le temps de paraître encore en 44 le Nagy István de [?], le {Derkovits de [?] Jenő|6779}, le {Egry de [?] István|6780}. Après, les Allemands ont occupé la Hongrie, {Farkas|} a été déporté, et quand j’ai voulu reprendre la série pour laquelle j’avais préparé un Czobel et un Márffy, la maison d’éditions a été nationalisée.

Mais si tu t’intéresses à ce que j’ai écrit sur l’art hongrois, il y a encore ma préface au catalogue de l’ [?] rétrospective de {Farkas|} que j’avais organisée au Nemzeti Szalon en mars 47.

Pour la Nouvelle Revue de Hongrie, j’ai traduit en tout cas de Kosztolanyi « L’Omlette à la Woburn » (Orthographe ?) et « Barbarok » de Móricz. Sûrement d’autres. Mais quoi ? Je n’ai plus aucun numéro. Un article aussi sur la ville de Éger.

La nouvelle parue en 39 à Eurpoe n’a rien de commun avec le roman auquel Fasquelle a donné le même titre et que Szávai est en train de traduire. Il est bien postérieur – paru en 53 – je n’ai plus d’exemplaire.

Je ne savais pas que Czóbel venait de des paraître – je l’aimais beaucoup (revu en 72). Si tu viens à Nice, ce que j’espère, tu verras chez moi 2 peintures, 3 pastels et un dessin de lui.

Une nouvelle qui m’a attristée. La N. R. F. a refusé la nouvelle de Boldizsár que j’avais traduite de son recueil « Halálaim » : Szilveszter lóháton. Je lui ai envoyé la copie de la lettre rendant compte du manque d’enthousiasme du [?], après une relecture, j’ai tout de suite envoyé la nouvelle à [?] pour « Les Lettres Nouvelles » - espérons.

Encore quelque chose. J’ai demandé à Corvina de tâcher de m’envoyer une copie de mes traductions de « Bukfenc », « Utitárs », de Krúdy que Rohou emporterait à Paris au moment où il signera le service de [?] de son nouveau roman qui paraîtra en mars chez Calmann-Levy, car il remettra le texte à son ami Vrigny qui est maintenant le directeur littéraire de la maison. As-tu pu revoir Erval et avoir de lui une réponse (positive sûrement pas, mais enfin une réponse à ce sujet.) Et sur quoi, de la part de l’Unesco, pourrait-on s’appuyer au moment où Rohou donnera les 2 petits romans à [?] ?

Je ne sais pas si tu connais ou si vous avez à l’Institut cette revue que faisait paraître à [?] un ami de Gara Láci : [?] : « Le temps des hommes ». Ils ont publié 2 de mes nouvelles, l’une écrite à Budapest, « Le Déménageur », en juin 58, l’autre en avril-mai-juin 59 écrite à Nice après mon expulsion de Hongrie en 50 et qui porté la marque de ces événements et en partie s’inspire du double exil de Károlyi Mihály. « Belle de pluie » - je dois avoir une copie des 2 et te les enverrai. « Belle de pluie » est peut-être la nouvelle de moi que je préfère. Paulhan n’en a pas voulu, je ne sais pourquoi.

Tu vois que cette lettre n’en finit pas. Encore une dernière indication.

Pour le numéro 10 d’Arion qui doit paraître en 77, à l’occasion du centenaire d’Ady, Somlyó m’a demandé un article sur le Nyugat et la France. Et aussi de traduire une nouvelle de mon choix de Krúdy – je l’ai déjà fait et je lui ai envoyé mon texte – j’ai pris dans le volume Tótágas qui n’est pas très connu mais que Klari m’avait envoyé, quelques mois avant sa mort, une ravissante nouvelle assez courte « Elaltatott Kastély »

Pour l’article j’ai commencé à y penser mais j’attends qu’on m’ [?] de Budapest certains renseignements car j’ignore totalement ce qui a paru dans le Nyugat jusqu’à mon arrivée à Bpest en nov. 24 sur des sujets français. Et j’ai aussi demandé à ce jeune bibliothecaire Nagy Csaba qui m’a écrit qu’il avait lu dans le Nyugat à partir de 1925 22 articles de moi quels étaient les auteurs ou sujets dont j’avais parlé car je n’en sais plus grand’ chose.

Encore merci mon cher Láci pour les recherches dans Europe.

J’écrivais bien volontiers sur Czóbel mais où ? Depuis que Madelene Lacour a quitté la N. R. F. je n’attends et Rohou non plus pas grand’ chose de bon d’Arland et [?]. Ils ont toujours ma traduction d’une nouvelle de Moldova acceptée depuis au moins 15 mois. Rohou espère que sa note sur « Le libertinage » de {Nagy Péter|} paraîtra en mars.

As-tu vu dans le no [?] de février le texte (amputé de moitié, abondance de matière) de Somlyó? On a encore eu de la chance qu’il ait été préparé par Madelene Lacour. Arland a refusé à tout de bras des textes de gens même connus (comme Borel) édités par la maison.

Bien sûr, je vais m’occuper de retenir une chambre dans les meilleurs conditions pour Melle Virág pour les 16-17-18 avril – qu’elle m’écrive, quelques jours d’avance, l’heure de son arrivée (train ou avion.) Je serai à l’attendre pour la piloter presqu’à son hôtel que je tâcherai de prendre près de chez nous - si elle vient par le train (la gare est à 10 minutes de notre appartement) des – lui qu’en descendant de son wagon, elle ne bouge pas, m’attende sur le quai, car il y a 2 passages souterrains, nous risquerions de ne pas nous trouver.

Est-ce tout ? A peu près.

Mon bon souvenir à ton épouse. Amitiés d’Irène. Je t’embrasse de tout cœur, mon cher Láci

François

Connais-tu le nouveau directeur des « Nouvelles [?] » qui ont bien changé dans le cadre d’une [?] général sur la littérature française dans les [?] de l’Est. As tu vu dans le no sur janvier je [?] l’interview de Illyés et Déry?