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Franco-Hungarian Literary Relations

DOB089

Nice
Date: 27-04-1976
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (11-02-2018)
Folio number:

Mon cher Láci,

Merci de ta lettre du 23 accompagnant l’article que tu as envoyé à Nagyvilág à propos de mes 75 ans – c’est un véritable dithyrambe que tu as composé en mon honneur et c’est là le reproche que j’ai à te faire : trop d’éloges pour les quelques petites choses que j’ai réussi à réaliser.

Un passage à la page 6 que je te renvoie (j’en garde la photocopie) me semble [?] à confusion. C’est bien en 1953 que mon roman a paru (écrit de 1951 à 52) - mais la remise de la médaille du P. E. N. hongrois et du diplôme qui l’accompagnait n’a eu lieu qu’en 1972 en mai, lors de la conférence que j’avais faite à la demande de Boldizsár. Et mon invitation par l’Association des écrivains à venir avec ma femme officiellement à Budapest avait été provoquée par Nagy Péter qui m’avait demandé en fin 70 d’écrire mes souvenirs sur les écrivains et les artistes qui avaient été mes amis [?] Irodalom törtenet [!]. A toi de voir où tu veux [?] la date de mai 72 - [?] de l’[?] – Irène et moi sommes très touchés que tu parles d’elle avec tant de delicatesse. Elle te demande si dans la phrase finale … « addig élünk, amig tettekről álmodunk » il ne faudrait pas ajouter : és cselekszünk ».

Je te réponds maintenant à propos de Krúdy. Je pense qu’il faut d’abord attendre de voir quelle réponse viendra de Calmann-Lévy puisque Rohou a eu la gentillesse de leur remettre le manuscrit de deux romans que je destinais primitivement à Gallimard. Par ailleurs, je n’ai plus qu’une copie très peu lisible de mes textes – j’en avais envoyé une à Corvina, il y a à peu près 3 ans. La meilleure est toujours chez Erval, la 3e chez Calmann-Levy – tu ne me dis pas si tu as pu joindre Erval et obtenir qu’il dépose mes traductions au siège de la boîte Gallimard. Ce serait essentiel pour entreprendre n’importe quoi maintenant. Ce qui est sûr c’est que ce manuscrit lui a été remis en manus propres par une des secrétaires compétentes pour la question à qui Madeleine Lacour l’avait remis encore en 74 [3?] jullet. Je pense – en tout cas après la parution dans le no de juin de « Le Secret de Szindbad ».

En ce qui concerne la proposition de Jean-Luc Moreau je crois nécessaire de lui fournir quelques indications. Je lui mets à part un mot les contenant que tu auras la gentillesse de lui remettre après l’avoir lu car il est tout à fait superflu que je donne deux fois les mêmes chiffres et il s’agit [?] en ce qui concerne une édition dans un même volume de traductions de lui, de Juliette Clancier er de moi, de ma crainte que déjà les 2 romans que j’avais proposés à Erval et maintenant à Vrigny pour Colmann Levy ne suffisent déjà pour former un livre d’à peu près 3 no – 350 pages dans le format normal des romans de chez Gallimard. D’ailleurs au moment où Corvina était en pourparlers avec l’éditeur de Lausanne « L’Age d’Homme » qui avait l’air de s’y intéresser après que les Clancier se fassent déjà mis en rapport avec lui, il avait été prévu de faire paraître en premier lieu les deux romans Bukfenc et Utitárs que j’avais déjà traduits depuis longtemps et dans un 2e volume les nouvelles de Szindbád que Juliette Clancier avait commencé à traduire et auxquelles on aurait joint Le Secret de Szindbad que j’avais donné à la N. R. F. Ce n’est pas que j’aie quelque chose contre une éventuelle publication où je figure, [2?] côtés de Juliette Clancier et de J. L. Moreau. Mais tu sais comme moi qu’un recueil de autres nouvelles de quelqu’un d’inconnu en France non seulement n’attirent pas l’attention mais se vend encore moins qu’un roman étranger déjà peu publie. Enfin j’estime qu’ajouter sur un titre en plus de [2?] encore le nom d’un autre ou de plusieurs autres est ou serait une erreur. Recueil collectif alors – ce serait à J. L. Moreau de voir, en possession des renseignements que je lui donne, s’il pourrait envisager 2 volumes dont l’un de nouvelles traduites par nous trois selon ce qui est prêt ou ce qu’il se prépare à traduire. En plus du Secret de Szindbad, j’ai encore traduit pour Arion 77 2 nouvelles assez courtes toutes deux de Krúdy « Elaltatott kastély » et « Vadlúd Kisasszony ».

Merci aussi et de l’envoi de la coupure de presse sur le Diener-Dénes et du renseignement relatif à l’exposition hongroise au Petit Palais. C’est bien triste de penser que tu ne seras plus à Paris à ce moment. J’espère qu’on me fera parvenir en tout cas un catalogue pour que je puisse en parler là où on voudra bien m’y autoriser ; en tout cas dans « Le Livre Hongrois ». J’attends pour mettre cette lettre à la poste d’avoir vu si Les Nouvelles Littéraires ont donné ce que je leur ai envoyé sur l’adaptation par Lazar de L’Espoir de Malraux.

Lettre de Boldizsár. Il tâchera d’écrire du Diener-Dénes dans És et voudrait donner mon texte dans The New Hungarian [?]. Il passera avec [?] par Nice soit en allant en Italie soit au retour. On va ou même on a dû ces jours-ci lui enlever les clous en platine qu’on lui avait mis après sa fracture.

Penses-tu que j’avais jeté à la corbeille à [?] ton texte. Veux-tu que je te renvoie le tout ? Tu n’as qu’à me le dire- Comment te remercier, autrement qu’en essayant de poursuivre notre travail commun ? Amitiés d’Irène . Je t’embrasse affectueusement mon cher Láci

François

P.S. Je venais de finir cette lettre. Je trouve une lettre de Nagy Péter qui nous apprend une nouvelle qui nous bouleverse. Magda Szavai la femme de Nándi est morte. Voila 51 ans que nous étions intimes. Je la savais malade, en [?] à une grande dépression. J’avais écrit pour lui offrir de venir chez nous - [?] se remettre – nous avons beaucoup de chagrin. Je mets un mot à Nándi.