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Franco-Hungarian Literary Relations

DOB023

Nice
Date: 03-12-1975
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (24-10-2017)
Folio number: 2

Mon cher Láci,

Depuis ma dernière lettre j’ai recu [!] de Veress Éva de chez Corvina une lettre dans laquelle elle me parle du passage chez eux du délégué de l’Unesco – comme tu me l’avais annoncé et du fait qu’on est toujours disposé à faire quelque chose pour l’édition de Krúdy. Elle me dit aussi que Somlyó Gyuri sera bientôt à Paris (je le savais par lui) qu’on lui a donné la mission de voir Gallimard et Erval à ce sujet et que, d’avance, ils envoient le manuscrit chez Gallimard. (Je me demande bien à quoi cela ert, puisque j’ai écrit à Éva que j’avais déjà donné ce manuscrit à Erval il y a 18 mois et que je lui en avais reparlé en octobre. Je ne sais pas comment ils lisent les lettres).

Je sais que Gyuri sera le 8 déc [!] à Paris. Peut-être pourrais-tu, de ton côté, voir Erval en lui parlant de la proposition Unesco pour qu’on en sorte enfin. Ta démarche, combinée avec celle dont Gyuri a été chargée par Corvina, aurait, j’espère, un certain poids.

Je t’avais dit que j’avais demandé un article à Somlyó pour le no de février consacré à St. John Perse. Il m’a envoyé un très beau texte, écrit directement au français, que j’ai fait suivre à [Madeleine Lacour?] et qui est donc à la rédaction. J’ai été avisé qu’elle l’avait bien reçu. (Par une note à ce texte, j’ai appris que tu avais fait le choix et les commentaires des « Mai francia költők » traduit par Képes Géza. Tu ne m’as jamais dit ça.)

Pour Hubay, j’ai dû faire des coupures dans le texte de la note que j’avais éctrite sur la parution de son « Neronissime »  car on la trouvait trop longue. J’espère que, sous cette forme, elle paraîtra. Mais quand ? En effet notre amie à Rohou et moi, [Madeleine Lacour ?], la secrétaire de la rédaction, quitte la N. R. F. car elle se remarie (elle était veuve depuis plusieurs années) et ne sera pas continuellement à Paris. Pour nous, pour la littérature hongroise, c’est une grande perte car rien n’est décidé pour son remplacement et c’est elle [non pas ?] qui acceptait ou refusait les manuscrits mais avait tout de même sa voix, faisait tout le travail et surtout faisait la composition des numéros. C’est à elle que nous avons dû que le no d’août soit un no hongrois par [?].

Rohou sachant bien la parfaite incurie d’Arland refusait, malgré plusieurs réunions, d’ouvrir la revue à des gens qui voulaient un certain renouvellement, en a été souvent agacé (ce qui explique ses remarques maladroits à notre sens lors de son interview.)

Quant à Hubay, je lui ai parlé, en lui envoyant le texte de mes 2 notes, de cette histoire pendante depuis 3 ans de mes articles sur l’art hongrois dont il avait proposé à Corvina qu’on en fasse un volume et qu’il devait traduire, me promettant, à chaque fois que nous nous sommes vus depuis, de s’y mettre enfin. Comme il me semble impossible qu’avec son nouveau poste à Florence il en ait le temps, je lui ai demandé s’il ne ferait pas mieux de désigner à Corvina un traducteur qui le remplace. De son côté Éva Veress lui a écrit aussi à ce sujet. Nous verrons ce qu’il répondra, si, du moins, on parvient à obtenir de lui une réponse.

Viendra-t-il à Paris ?

J’ai reçu hier une lettre du directeur du Petőfi irodalom-muzeum [!] qui se refère à toi et à notre conversation. Je vais lui répondre que je suis d’accord en principle et qu’il me dise – en dehors des lettres que je possède à ce sujet – ce qui pourrait l’intéresser – éventuellement les épreuves de ce qui a paru dans la N. R. F. la photocopie de ma traduction, texte hongrois vis- à-vis, du poème que j’avais traduit de Illyés et qui a paru dans le no du 15 avril 1939 de « Mesures » la belle revue trimestrielle dont les rédacteurs étaient Henry Church, Bernard Groethuysen, Henri Michaux, Jean Paulhan, Giuseppe Ungaretti, car je suppose qu’aucun exemplaire ne se trouve en Hongrie (sauf celui qui avait été envoyé à Illyés et qu’il a peut-être encore.

Contrairement à l’habitude, Rohou a très gentiment fait faire de [petites?] invitations à ma conférence sur Csontváry. Je t’en envoie une. Par ailleurs Altmann en parlera dans son émission à la radio qui passera le lundi matin ; il s’est mis d’accord avec un ami journaliste qui l’annoncera à Nice-Matin et compte venir à la conférence et faire un compte-rendu. Si les promesses sont tenues, je t’enverrai les coupures.

Voilà une bien longue lettre, mon cher Láci. J’espère n’avoir rien oublié.

Je t’embrasse très affectueusement.

François