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Franco-Hungarian Literary Relations

SGY006

Nice
Date: 25-06-1974
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (15-05-2017)
Folio number: 1

Mon cher Georges,

J’attendais pour te remercier de ta belle et si émouvante lettre du 12 juin d’avoir revu ce matin Guy Rohou qui est rentré hier soir de Paris où il a vu les gens de La Nouvelle Revue Française. Ma note sur les Conterfables paraître soit dans le numéro de juillet soit dans le numéro d’août. Dès que j’aurai unexemplaire je te l’enverrai. Nous serions très heureux, Irène et moi, si vous pouviez en été faire un saut jusqu’à Nice. De toute façon nous ne bougerons pas. Si tu peux un peu prévoir d’avance la date de votre venue nous en serions heureux car nous avons bien la possibilité de loger une personne, mais pour deux, le divan n’est vraiment pas assez large et il faudrait que je voie à proximité de la maison dans un hôtel où j’ai déjà fait coucher des amis ; ce qui en pleine saison risque parfois de causer un problème. Mais de toute façon on trouvera une solution.

Je voudrais beaucoup lire ton roman et tu serais très gentil de me l’envoyer lorsqu’il paraître. Au temps où Klari vivait, elle m’adressait les numéros de différentes revues où paraissait quelque chose de mes amis mais, depuis sa disparution, je ne peux compter sur personne. Kati, malheureusement, et même quand je parviens à envoyer de l’argent aux enfants, à elle et à András, ou pour eux à leur père, a assez de problèmes personnels à résoudre désormais pour que je n’ajoute pas à ses soucis. J’avais invité à venir cet été, soit elle, soit son frère, en leur payant le billet d’avion, comme je le faisais pour Klari, ou pour la mère et la fille, quand elles sont venues ensembles. Ils m’ont répondu qu’ils ne pouvaient pas venir cet été.

Non seulement ton roman, mais tes essais et ton nouveau recueil de poèmes m’intéressent énormément. J’aimerais beaucoup, une fois, tenter de traduire quelque chose de toi en prose et le présenter à la N.R.F. Un passage par exemple de ton roman pourrait-il en être détaché et former un tout de quinze à vingt pages du format de la revue ? Si vous pouvez passer cet été ; nous en parlerons car je ne sais pas si parmi tes essais il y aurait quelque chose qui convienne. Je dis : pour la revue car, d’après les nouvelles que m’apporte Rohou, (et il vient d’en faire lui aussi l’expérience) la maison d’éditions (crise dûe à plusieurs facteurs, dont forte augmentation du papier, [ ?]évente sans cesse croissante) réduit dans des proportions inquiétantes sa production et refuse [ ?] de maniscrits des auteurs déjà édités depuis de longues années par Gallimard et qui ont une solide réputation et du succès.

J’ai pourtant envoyé à la suite de la parution en juin de ma traduction de « Le Secret de Sindbad », pour le comité de lecture de la collection où tu es paru, les traductions que j’avais faites jusqu’ici de Krúdy : « Bukfenc », « Az útitárs », « Szindbád tetsza[ ?] » et « Vadlud kisasszony », qui pourrait éventuellement former la matière d’un volume. J’ai prévenu Deák Eva, [ ?] que Corvina [ ?] s’ils seraient disposés à se mettre d’accord avec Gallimard à ce sujet. Sinon, je crains bien que l’on ne réponde qu’étant donné les conditions actuelles ils ne peuvent en assumer l’édition. Comme tu avais parlé de Krúdy à quelqu’un de Gallimard (je n’ai pas pu déchiffrer le nom), peut-être pourrais-tu en parler aussi chez Corvina.

De toute façon nous restons en contact, mon cher Georges.

Irène se joint à moi pour vous envoyer à tous les deux nos plus affectueuses pensées

François