DOB085
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (11-02-2018)
Folio number:
Mon cher Láci,
Quelques petites informations qui peuvent t’intéresser. A la suite de ta lettre m’annonçant la mort de Czóbel dont Mme Kratochwill que je ne connaissais pas mais dont j’avais entendu parler en 72 m’a envoyé le faire-part quelques jours plus tard, j’ai voulu tenter de faire quelque chose pour qu’au moins la disparition de ce grand peintre qui avait tant de liens avec la France ne passe pas inaperçu. Après m’être demandé à qui m’adresser, j’ai pensé que les nouvelles littéraires qui depuis leur changement de direction et d’équipe avaient publié il y a à peu près 2 mois intervenus de Illyés et de Déry dans le cadre d’une grande enquête seraient peut-être l’organe le plus ouvert à cet égard et j’ai envoyé une petite note qui a paru dans le numéro du 26 février (avec suppression, bien sûr, de mes initiales dont elle [?] signée) dont je t’envoie la photocopie.
Ce n’est pas beaucoup mais enfin.
Par ailleurs, Corvina m’ayant envoyé ce très beau livre de photographies des coutumes hongroises de Péter Korniss j’ai aussi voulu tenter quelque chose et j’ai écrit à Dobzynski, le secrétaire de rédaction d’Europe dont Somlyó m’avait écrit qu’il avait traduit pour le no de mars de la revue [?] de son poème biblique « Cantata Tremenda », pour lui demander s’il serait intéressé pour Europe par une note sur ce livre. Tout de suite, il m’a répondu d’une façon affirmative, me priant seulement de veiller à ce que ma note de lecture ne sort pas longue car la place est mesurée. Je m’y suis donc mis immédiatement et j’ai envoyé hier une vingtaine de lignes qui passeront, je l’espère, sans coupures. A force d’envoyer de ci-de là, on arrive tout de même à de petits résultats.
Par ailleurs, as-tu su qu’un représentant de l’Office hongrois des droits d’auteurs était venu à Paris et avait demandé, sans participation de Corvina, à Gallimard, s’ils voulaient acheter les droits de Krúdy? Ayant su, il y a quelques jours qu’aussi bien Gallimard (qui a une option jusqu’au 15 avril) qu’Erval ont répondu – faisant je pense allusion au manuscrit que j’avais remis il y a 18 mois qu’ils ne s’intéressaient en tout [?] pas [?] petit roman – j’ai écrit à Erval, en lui rappelant sa promesse non tenue de me fournir une réponse dans les 6 semaines, de me renvoyer mon manuscrit – en lui faisant remarquer qu’il aurait été très gentil de sa part de me faire connaître directement son point de vue, au bien que je ne l’[?] de Budapest – mais là où je ne comprends plus, c’est quand j’entends dire qu’il est question de faire paraître Szindbád dont on ne me fera jamais [?] que c’est un roman et non une suite de nouvelles. Je crois Erval assez incorrect et en plus assez négligent pour ne jamais recevoir de lui ni réponse ni envoi de mon manuscrit ; dans quel cas je verrai si, par l’intermédiaire de mon jeune cousin l’avocat, je peux arriver à récupérer ce qui m’appartient. J’ai eu Madeleine Lacour un témoin car c’est elle qui était chargée de lui faire remettre alors mon manuscrit et la secrétaire qui s’en est occupée a dit en ma présence et en celle de Madeleine Lacour à Erval qu’elle le lui avait remis en manus propres.
J’avais surtout besoin de ce manuscrit – meilleur que la copie que j’ai encore, - car Rohou qui va signer d’ici le 15 mars, à Paris, le service de presse de son roman qui paraît chez Calmann Levy est disposé à [?] parler à [?] qui est, depuis quelques mois, le directeur littérature de la Maison et à lui donner à lire les deux romans dont l’un n’est pas un si petit roman – dernière chance, à mon avis.
Je peine sur le sujet que Somlyó m’a demandé pour le no d’Arion (centenaire d’Ady) « Le Nyugat et la France » car je n’ai que peu de choses à ma disposition sur le plan documentaire. Pour Babits, cela va, j’ai le Emlékkönyv. Pour Ady, [?] le petit livre de Ronai György, le très complet article de Lazar sur Ady et Paris dont il m’avait envoyé une copie et qui a dû paraître dans les Etudes hongroises. Mais il y a tout le reste. J’ai demandé au jeune Nagy Csaba par qui j’ai tous les détails sur les collaborateurs français et sur mes articles dans le Nyugat de tâcher de m’envoyer des renseignements. J’en suis là – Mon cher Láci, je t’embrasse affectueusement,