Cher Ami,

J’ai bien reçu ta lettre du 19 courant ainsi que la copie y jointe. Je te remercie de la confiance ainsi manifestée dans notre amitié que Tu dis « inaltérable » et que je crois bien volontiers.

Avant tout, je tiens à te déclarer que je déplore les mesures autoritaire – d’où qu’elle viennent – qui étouffent les libres discussions dont je suis un partisan sincère, farouche même.

Je crois que tout le différent vient du fait que Tu tiens ZOO pour de la science fiction ; or, de mon avis, et je crois partager sur ce point et l’avis de l’auteur et l’opinion de toute la critique française, il relève bien davantage de ce qu’on appelle, surtout depuis Voltaire, du « conte philosophique »...

Je suis d’ailleurs fermement convincu de ce que Tu ne voulais point me nuire (l’hebdomadaire en question néest pas à même d’exercer une influence nocive sur les spectateurs !), et si Tu trouvais mes propos par trop véhéments (dans leurs version première, tout au moins), ce ne pouvait être qu’une impression subjective, car mon amitié est également absolument inchangée.

Bien amicalement