BLE_PIM040

Budapest
Date: 19-12-1985
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (21-09-2017)
Folio number: 1

Mon cher Claude,

J’ai bien reçu ta lettre du 27 novembre (le lendemain de mon retour). Moi aussi, j’ai été très heureux de te revoir ; je pense que notre déjeuner au Café de La Paix était un moment priviligié de mon séjour de trois semaines, voyage portant mémorable car, il me semble que depuis 1972, année où j’ai commencé à faire des voyage presqu’annuels en France, a été très fructueux. J’y ai vu M. Jobert (à qui j’ai remis la traduction hongroise de son roman) ; Vercors qui m’a parlé de son père, éditeur ; Thomas Ferenczi du MONDE qui m’a remis des documents importants sur sa famille et sur la maison d’éditions de son arrière grand père qui avait d’ailleurs publié plusieurs romans de ton père ; j’ai vu Somogy, âgé de 87 ans, qui m’a raconté sa carrière qui avait commencé par un livre de... tines-toi bien, de François : VISAGE DU CHRIST ! Mais le plus haut fut sans doute le déjeuner qui m’a été offert au Sénat par l’ASSOCIATION INTERNATIONALE POUR LA CULTURE FRANCAISE, présidé par J. Habert, sénateur représentant les Français de l’étranger et le prof. Auguste Viatte (y assistait M. Couteaux, directeur du cabi net de M. Ph. de Saint-Robert, commissaire gén. de la langue fr. ; Jean Baillou, ancient min. plénipot. Ancient directeur des écoles fr. au Quai ; Martial de La Fournière, min. pl., ancient dir. gén. des Archives du Quai ; Robert Lacombe, insp. gén. hon. de la Banque de Fr. ; Alain Guillermou, prof. hon. de roumain à la Sorbonne ; Mme Sérieyx-Prom, présidente de l’Unioncult. et tech. de langue fr. etc. J’ai vu quatre pièces dont LA FEMME DU BOULANGER qui m’a enchanté (j’ai déjà publié un article sur ma rendonnée théâtrale). Un seul film : TANGOS (car, Interfrance-Films ne me donne plus, depuis 83, de coupons gratuits...).

Je te remercie les copies ; l’article de Kanawati est fort bien rédigé. Quant à TARAS MALAGARU, je le donne à ton éditeur ; il va peut-être mettre la même photo à la couverture.

Un périodique (FILOLOGIAI KOZLONY : « Bulletin Philologique ») a publié un article sur Proust ; on t’y cite souvent.

Le No. 15/16 quarter du CYMBALUM PATAPHYSICUM, a consacré deux pages à mes activités jryyques ; on y lit : « On sait que le basset de Pierre Bonnard s’appelait Ubu. On sait moins 8mais André Lazar qui traduit LE TEMPS IMMOBILE nous l’apprend) que Claude Mauriac avait proposé à Mme de Gaulle dont le mari était un connaisseur du Maître des Phynances) de baptiser son chat Utopie ou Ubu (cf. LE TEMPS IMMOBILE, t. III., p. 189). »

Permets-moi de revenir sur le scandale (car, intellectuellement parlant il y a bien scandale !) FISER. Je te prie de relire ce qui j’ai dit sur ce martyre dans ma dernière lettre. Mes recherches furent fructueuses ; je sais à présent persque tout sur lui (je viens de rédiger un article pour la REVUE DE HONGRIE) ; je considère que les proustologues l’on bien négligé et oublié, pourtant Valery Larbaud qui avait bien voulu préfacer son ESTHETIQUE DE M.P., était quelqu’un, non ? La magnifique bibliographie de V.E. Graham (L. Droz, 1976) mentionne ses 2 ouvrages (p. 107). L’as-Tu (on y parle d’un article de Suzy...) ? Et je te consille, ainsi que je te l’avais dit au Café de la Paix, les SOUVENIRS DESORDONNES de Corti. Je voudrais entrer en contact, au sujet de FISER, pour réparer l’oubli, avec la Société des Amis de M.P. et des amis de Combray, pour, éventuellement, rédiger un article sur la réception de M.P. en Hongrie, et surtout, pour leur rappeler les travaux de Fiser. Peux-tu me donner leur adresse ?

Je regrette vivement de ne pas avoir pu embrasser Marie-Claude à qui je souhaite, avec la famille tout entière, une très bonne année, veux auxquels se joint Marguerite. André