Mon cher Claude,

Voici la lettre que je t’ai annoncée dans ma dernière carte. Elle concerne le choix que désire publier de ton T.I. la maison d’édition GONDOLAT (« Pensée ») et dont j’établierais le choix. Tu souviens peut-être que j’ai recommandé depuis longtemps cette publication à ma propre maison d’{éditions (Európa)|2438} qui avait publié ton OUBLI, mais finalement elle y a renoncé. C’est alors que je me suis adressé à Gondolat qui a accueilli cette suggestion avec faveur et serais susceptible de passer à l’exécution s’il n’y avait pas un obstacle administratif : entretemps une troisième maison (MAGVETŐ – Le Semeur) a retenu ton oeuvre auprès de la Direction Générale de l’Édition du Ministère de la Culture. Or, on ne peut commencer à éditer aucun livre sans l’avoir retenu auprès de cette administration, ou si une autre maison l’avait fait, il lui faut demander de passer la main. L’Éditeur Gondolat a d’ores et déjà demandé à son confrère de lui passer ce droit, mais il n’a pas eu satisfaction jusqu’à présent.

Je te demande donc de ne signer aucun contrat avec une maison d’ici (ou de demander à Grasset de ne pas le faire non plus) sans qu’il y soit stipulé in expressis verbis que le choix doit être établi par moi. (Dans le cas où Gondolat obtiendrait le droit de l’éditer cela serait automatique, mais si l’éditeur Magvető ne passa pas la main, non, car avec cette maison je n’entretiens pas de bons rapports.)

Je vous souhaite à tous deux derechef bonne année, bonne santé, et nous vous attendons pour le printemps !