DOB086
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (11-02-2018)
Folio number:
Mon cher Láci,
Merci de ta lettre qui vient de m’arriver. Avant que tu me voies M. Hussein que tu me dis s’occuper du département des publications de l’Unesco, j’aimerais te préciser qu’en ce qui me concerne il ne s’agit nullement de Szindbad mais des deux romans, l’un plus long que l’autre ; « Pirouette » (Bukfenc) et « Le compagnon de voyage » (Az útitárs) que j’avais déjà traduits, pour mon plaisir, antérieurement à l’invitation que j’ai reçue d’aller à Budapest en 72. Depuis, lorsque Corvina a essayé par exemple auprès de l’Age d’Homme de Lausanne d’intéresser un éditeur à Krúdy, il avait été prévu que les 2 romans composaient le premier volume des œuvres, le second devant être certaines nouvelles de Szindbad (dont j’avais traduit le Secret pour la N. R. F.) que Juliette Clancier avait commencé à traduire. Tu sais qu’il y a 16 mois j’avais fait remettre à Erval mon manuscrit qu’il n’avait pas encore lu en octobre dernier, me promettant une réponse dans les 6 semaines. Je lui ai écrit, il y a 15 jours, en le priant, sur la base de ce qu’il a dit à Somlyó et au délégué de l’Office des droits d’auteur, de me renvoyer mon manuscrit, ce qu’il n’a naturellement pas fait. Ayant, par chance, encore une copie, je l’ai donnée à Rohou qui, après l’avoir lue, l’emporte demain pour le commander à son ami Vrigny, le directeur littéraire de Calmann-Levy qui publie maintenant son nouveau roman, les deux romans en question de Krúdy. Voilá où nous en sommes. Lorsque tu auras revu Hussein, tu auras la gentillesse de me tenir au courant pour que je fasse prévenir Vrigny, s’il y a lieu.
En même temps qu’il signera son service de presse, Rohou compte aller à la N. R. F. voir Arland et lui demander quand il compte publier la nouvelle de Moldova qu’il n’étant plus dans la boîte, Dieu sait ce qu’il en a fait et en fera.
J’ai dû t’écrire qu’il a refusé la nouvelle de Boldizsár que je lui avais donnée après l’avoir traduite. Je l’ai envoyée pour « Les Lettres Nouvelles » à Nadeau. Mais Iván m’a écrit qu’il n’avait guère d’espoir, Nadeau la considérant comme un révisionniste.
Je ne sais plus si j’avais dejà [!] reçu de Corvina le très bel album de photographies des coutumes hongroise [!] de Péter Korniss « Les noces de l’accordé du Ciel » quand je t’ai envoyé ma dernière lettre. J’ai tout de suite eu l’idée d’écrire à Dobzynski en lui demandant si un papier sur le livre, paru dans un français impeccable, intéresserait Europe. Comme j’ai eu en 3 jours sa réponse affirmative et qu’il me prévenait que la place leur était mesurée, j’ai simplement fait une [?] de lecture d’un peu plus de 15 lignes que je pense qu’ils publieront assez vite.
Je suis content que mes deux nouvelles t’aient plu. Comme tu l’as très bien vu, le Déménageur, est effectivement le résultat de mes contacts avec quelques représentants du menu peuple à cette époque – que Nagyvilág en prenne une ou non, tu n’es pas besoin de me les renvoyer, j’en ai encore une copie.
Je me rejoins de voir que mes quelques lignes sur Czóbel aient incité cette dame dont tu me parles à s’intéresser à lui et à son œuvre. J’espère qu’elle pourra donner [?] à son projet.
Je suis encore sans nouvelles de ma monographie de Diener-Dénes qui aurait dû paraître le 15 février.
Pour le moment, je suis en plein travail de rédaction de l’article que Somlyó m’a demandé sur « Le Nyugat et la France ». Le jeune bibliothécaire Nagy Csaba m’a envoyé la liste complète de tout ce qui a paru à ce sujet de 1908 à 1941 dans la revue et cela donne (en y comprenant les 30 articles [?] à des Français dont 22 de moi) le total impressionnant de 500. De Gyergyai seul, par exemple, à partir de 1920, 60 articles. Impossible de parler de tout mais on peut faire maintes remarques qui ne manquent peut-être pas d’intérêt. Mes souvenirs sur Osvat, Babits, Kosztolányi qui doivent faire la 2e partie différeront un peu, (c’est du moins ce à quoi je m’essaye) de ce que j’ai dit dans ma conférence.
J’imagine, mon cher Láci, combien de [?] doivent te paraître harassantes à côté des satisfactions que peuvent te procurer d’autres aspects véritablement intéressants de ton travail et les résultats que tu obtiens.
Je t’embrasse affectueusement