BLE PC 291

14, rue d’Aumale, Paris IXe
Date: 30-08-1965
Language: French
Repository: Private ownership
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (23-12-2017)
Folio number:

Cher ami,

Je pense que vos vacances sont maintenant terminées, comme les miennes, et que vous vous êtes oxygéné pour l’année dans les monts Matras Pour ma part, j’ai terminé un nouveau roman qui a pour titre Jacquette des Effrois et qui est le douzième et dernier de ma grande série du Pré aux Dames. Si je vous en parle c’est qu’il se passe au XIVe siècle et qu’il a pour thème essentiel la Jacquerie, c’est-à-dire la grande révolte des paysans contre les seigneurs, et je pense que ce sujet serait de nature à intéresser les lecteurs des républiques socialistes. Ce livre ne paraîtra à Paris, chez mon éditeur habituel, Robert Laffont, qu’à la fin de l’hiver ou au début du printemps parcequ’il doit d’abord d’être publié dans un périodique et que je dois là prendre mon tour J’ai pensé pourtant que, peut-être, il vous serait agréable d’en prendre connaissance avant, dans le texte dactylographié, ce qui vous permettrait, au cas où vous le jugeriez opportun, de le publier en traduction peu de temps après l’édition française. Si vous pensez ainisi, je pourrais vous envoyer cet exemplaire tapé à la machine dont je puis disposer. Naturellement, j’ai déjà signé le contrat avec mon éditeur français, et c’est à lui que vous auriez à vous adresser pour la cession des droits de traduction. Il n’est pas impossible que l’an prochain, si tout va bien, je passe une partie de mes vacances en Hongrie. Voilà une raison de plus pour que je souhaite avoir un nouveau livre traduit dans votre langue. Si vous préférez attendre la publication du livre en français, ce sera comme vous voudrez – vous l’envoyer maintenant serait vous „faire une fleur”, comme on dit. J’espère que vous êtes en bonne forme. Ne venez-vous jamais à Paris? Je serais heureux de vous y voir. Rappelez-moi, je vous prie, au bon souvenir de votre charmante femme, et croyez-moi toujours très amicalement vôtre Yves Gandon