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Franco-Hungarian Literary Relations

LAP047

Toulouse
Date: 21-09-1963
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (21-08-2017)
Folio number: 2

Cher Monsieur,

Je vous remercie vivement de votre lettre et des renseignement que vous voulez bien me donner. J’ai beaucoup regretté, après mon entretien avec Tristan Rémy, de n’avoir pas pris à temps mes dispositions pour pouvoir vous rencontrer lors de mon réant séjour à Paris. Je tiens en effet à me documenter aux [ ?] les plus nombreuses possibles pour que mon étude sur la littérature prolétarienne ne se fonde pas sur une définition trop étroit et n’aboutisse pas à donner une idée incomplète de la diversité des tendances de cette littérature. A mon sens, rendre compte de cette diversité est très impontant : je voudrais que ma thèse fait une sorte de bilan, aussi juste et aussi complet que possible, des attitudes multiples, si différents et parfois même opposées, qu’[ ?] prises les écrivains, les mouvements littéraires (populistes, prolétariens de diverses tendances...) et aussi les organisations, les partis, les syndicats, à l’égard de ce problème qui entre 1920 et 1940 a passionné tant d’hommes : celui des rapports entre la littérature et le peuple.

Donc, je suis très heureux que vous acceptez de me donner quelques indications et quelques conseils pour compléter mes documentations (car pour l’instant mes recherches se sont à peu près bornées au populisme de {L[éon] Lemonnier|5703} et {A[ndré] Thérive|5704} et au mouvement prolétarien tel que l’a conçu Henry Poulaille.)

Puisque nous m’invitez aimablement à vous poser quelques questions, puis-je vous demander de m’éclairer sur les point suivants ?

1) De quand datent les premières prises de positions de Tristan Rémy et de vous-même en faveur d’une littérature prolétarienne dont le contenu revendicatif apparaisse sans ambiguité ?

2) En particulier de quand datent les quelques lignes écrites par vous et ctées par Michel Ragon (sans référence exacte) dans son livre les Ecrivains du Peuple p. 70. « L’avant garde du prolétariat doit aussi considérer la littérature comme une arme dans la lutte idéologique », « elle est obligée d’abandonner l’esthétique pour la propagande. »

3) Les résolutions prises à la Conference de Kharkov en novembre 1930 sont elles venues simplement confirmer ou au contraire modifier (ou préciser ?) votre conception de la littérature prolétarienne ? (et influencer votre position à l’égard de la tendance d’Henry Poulaille ?)

4) Pouvez-vous m’indiquer la date à laquelle fut constituée l’AEAR ? Dans quelles revues ou quels journaux puis-je trouver une documentation sur les circonstances de la formantion et sur l’activité de cette Association, en particulier sur les efforts qu’elle a pu faire pour permettre à des écrivains ouvriers et paysans de s’exprimer ?

5) Puis-je encore vous demander où je pourrais trouver une bio-bibliographie assez complète sur vous-même ? Je ne dispose actuellement que des quelques indications données par Miche Ragon dans des ouvrages. C’est fort peu.

Je ne voudrais pas vous paraître importun et assez peu courtois pour abuser de la [ ?] que vous avez eu la bonté de me témoigner. Si vous êtes trop occupé, remettez à plus tard le soin de me répondre ou attendez que je puisse me déplacer à Paris et vous rencontrer, pour me donner tous ces renseignements.

Mais si vous voulez bien sacrifier un peu de votre temps à m’écrire, je vous lirai avec un vif plaisir et vous aurai beaucoup de reconnaissance.

Veuillez agréer, cher Monsieur, avec mes remerciement renouvelés, l’expression de ma très sincère sympathie

Pierre Bardel