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Franco-Hungarian Literary Relations

VAR001

8 rue de la Paix, Hotel Mirabeau, Paris
Date: 19-07-1919
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (16-05-2017)
Folio number: 2

Très cher Monsieur,

N’avez-vous pas reçu ma lettre de desespoire du 4 où je vous disais quelle était ma situation, et où des denonciateurs infâmes m’avaient conduit. Il y en avait huit pages pleures et je sollicitais votre intervention près de M. Clemenceau pour qu’il se fasse communiquer mon dossier : depuis il s’est amplifie et comme on ne peut prouver les détournement puisqu’il n’en existe pas, on cherche les denonciateurs pour ramasser des preuves de faits quelconques pour me traduire devant le Conseil de Eu[ ?]. Voila 17 jours que je suis enfermé sans voir personne : je suis fou de douleur de rage, de désespoire. Le nouveau gouvernement, colonel Fournier, clote l’enquête sans conclure et c’est l’Etat major de l’A.H. qui le fera sans doute et contre moi. Je pense à tout ce que j’ai fait à Szeged en mars et a[ ?] pour empecher le communisme et le bolchevisme de s’implanter et de devenir les maîtres, je pense aussi au peu de mémoire de mes chefs : serez-vous comme eux, et m’interviendrez vous par pour dire au grand C. qu’il se fasse communiquer mon dossier : a[ ?] que depuis le 3 mai, je devrais être chez moi, et qu’on m’a maintentu contre les ordres du ministre de la guerre qui étaient formel ; de me renvoyer parce qu’on n’avait personne pour me remplacer et que maintenant on a mis 1er capiatine et six lieutenants pour assurer les services que tout seul j’ai assuré pendant trois mois. Ah ! cher monsieur, le monde est une bien triste choses et si je n’avais pas deux grands filles pour lesquelles je dois travailler, je ne supporterai pas plus longtemps ses méchancetés.

Si vous n’avez pas reçu ma lettre du 4 il se peut fort que vous ne receviez davantage celle-ci, mais je préviens un de mes camarades d’allez vous voir : j’ose espérer que la censure n’aura pas supprimé la lettre que je lui ai envoyé et il vous mettra au courant. Faites donc en votre âme et conscience ce que vous pourrez faire pour mon salut. Je ne puis rien vous dire sur ce qui se passe à Szeged puisque je suis au secret : les plis ont été portés à leur adresse, mais je n’ai pas recu les journaux que vous m’annonciez. Connaissez-vous Dupuy le directeur du Petit Parisien : c’est mon senateur et mon nom, à travers un brouillard surtout celui de mon père, ne doit pas lui être inconnu. Je ferai la commission au lieutenant Boute, car j’ai le droit d’écrire.

En ce aui concerne ƋηΓ de h. celq ne m’étonne pas, et cette opinion doit venir de l’etat Major de l’A.H. : je ne puis lui faire faire votre commission, car déjà qu’on me reproche des faits d’amitiés suspects, on n’hésiterait pas de dire que j’entretiens des relations avec Bpesth[ ?] : mais à son départ, il avait l’intention de revenir à Szeged : il se peut qu’il y soit et s’il n’y est pas, rien ne m’étonnerait qu’il fut pres[ ?] des bolchevistes.

Vous voudrez bien dire à M. Geza que sa commission a été faite et que 2000 francs lui ont été envoyés.

A-t-il reçu ma lettre ? Si non, c’est que tout est détruit, où gardé pour servir au besoin. Au revoir, très cher monsier, ne m’oubliez pas, faites ce qu’il vous sera possible, et veuillez agréer avec mes remerciements l’assurance que votre estime m’est chose des plus précieses.

[Pertemez ?]