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Franco-Hungarian Literary Relations

SA048

13100 Aixen Plovence1,avenue Maurice Blondel
Date: 10-10-1986
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (26-10-2017)
Folio number: 1

Cher Ami,

mille excuses pour ne vous avoir pas écrit plus tôt. J’avais commencé à plusieurs reprises une lettre qu’une interruption m’a chaque fois contraint à ne pas terminer.

Je vais tâcher de répondre à vos questions.

Tout d’abord, il est évident que c’est vous qui avez raison au sujet de l’interprétation de la formule « Salut  Public ». Sa traduction serait honmentő si ce terme n’avait pas perdu son acception ancienne. Le terme salut public a gardé une signification historique. On l’emploie surtout dans le langage de la politique. J’ai encore aux oreilles ce que m’avait dit, au cours d’une conversation téléphonique, mon beau-frère Maurice Cruchon le 14 mai 1958 lorsque les événements d’Al<e>ger avait jeté le désarroi dans la classe politique. Il était à cette époque le directeur de cabinet de René Pleven qui faisait partie du ministère démissionnaire et qui venait d’être pressenti par Pfimlin pour faire partie du nouveau gouvernement. Maurice Cruchon m’avait dit « Ce qu’il faut, c’est un gouvenement de salut public ». Je lui avais répondu que les hommes de la Quatrième République avaient perdu tout crédit et qu’ils étaient incapables de former ce gouvernement de salut public.  Ils n’avaient plus qu’à passer la main. C’est ce qu’ avait compris Guy Mollet qui était à l’époque à la tête e de la SFIO.

Contrairement à ce ue vous pensez, Gachot n’a jamàiq fait partie du personnel régulier du Ministère des Affaires Etrangères. Il avait été appelé par le ministre de France de l’époque et rétribué sur les fonds dont dispose toute ambassade ou légation de France pour rendre des services qui ne peuvent pas être assurés autrement.  Le ministre de l’époque avait d’ailleurs bien fait de s’assurer la collaboration du seul Français qui se trouvait sur place et était, chose rare, tout â fait compétent. Quant à Almássy, il était en ce temps-là le président du prétendu parlement hongrois. Je le rencontrais de temps en temps dans les réceptions officielles, du moins celles auxquelles il ne m’était pas possible de ne pas aller. Comme vous savez, j’apprécie très peu ce genre de dis traction.Je sais que cela a nui à ma carrière mais je ne le regrette pas. Représentez-vous que de 1923 à 1937, j’ai écrit deux thèses de doctorat d’Etat, publié de nombreux articles et comptes rendus, rédigé enfin le dictionnaire que votre fils André vient de se procurer. Cela ne pouvait pas se faire dans les salons, officiels ou pas.

Pendant qu’on vous opérait, je me suis débattu de mon côté contre une sorte de rhume des foins trés désagraable [ ?] et dont je ne suis pas encore venu à bout. Je vois que vois surmontez vaillamment les suites de cette intervention.

Vous voudrz bien mexcuser de ne pas être present grois. Mes médecins n’aiment pas me voir livrer à ce genre temps qui me reste à publier ce que j’ai encore à écrire. En particulier mes mémoires jusqu’en 1969.

Je veux espérer que l’Institut, dans ses nouveaux locaux,<...>travaillera un peu mieux et plus efficacement. Pour les républicains fiançais superstitiieux, le 2 décembre est une date fâcheuse. C’est celle du coup d’Etat de 1851 quiamen au pouvoir Napoléon III. Pour vous en donner une idée, je r vous apprendrai que mon père, navré que ma plus jeune soeur soit née ce jour néfaste, l’a  déclarée née du 3 décembre ! Vos diplomates et assimilés devraient s’informer mieux au sujet de l’histoire de France. Il est vrai quel’ on ne peut pas penser à tout.

A tout hasaid, je vous signale que deux thèses se préparent sur Armand Robin et son oeuvre. Elles intéresseront la Hongrie opuisque les seules traductions valables  d’Ady sont de lui. L’une des ces théses, portant sur les traductions de Robin était un Breton. Et nous revoilà devant une nouvelle manifestation de la « France profonde » qui s’oppose de plus en plus à la France parisienne. Les dernières élections partielles à Toulouse ont de leur côté confirmé que la province tend de plus en plus à s’émanciper. Le pauvre vieux Jacobin que je suis assiste impuissant à ce changement qui remet en cause la « République une et indivisible » pour laquelle on a guillotinné tant de gens. Ce sont les Girondins qui l’emportent. Et nous n’avons plus de Comité de Salut Public pour y parer.

En attendant, il n’est question que des attentats perpétrés par les terroristes arabes, en bonne partie libanais et palestiniens. En réalité, la population s’en émeut beaucoup moins que les « médias » , c’est-à-dire les journalistes de tous bords. Heureusement.

J’espère que ces lignes vous trouveront complètement remis. Croyez-moi votre tout dévoué

Aurélien Sauvageot

J’allais poster cette missive quand j’ai reçu les Informaion Hongroises de votre Bureau de Paris. Il y est fait allusion au décès de Gachot comme en témoigne la coupure ci-jointe qui est comme on dit ici, de la pure désinformaion. Si cela tombe sous les yeux d’un de ces messieurs du Quai d’Orsay, cela ne leur fera pas pas plaisir. Ils sont attachés à leurs prérogatives. En dehors du cadre officiel, seuls peutenant [ ?] être <...>applée à une fonction diplomatique une personnalité désignée par le gouvenement et nommée par décret du président de la République rendu en Conseil des Ministres. Encore ne peut-il s’agir que de seuls postes d’ambassadeur (hors cadre) ou de ministre plénipotentiaire (également hors cadre). Je vois que votre Bureau parisien n’est pas très bien J enseigné sur l’administration française. Dire que ce brave Gachot n’ a  nême jamais été fonctionnaire titulaire !

En annexe aux Information Hongroises, il y a la traduction de l’interview de Kádár János publiée par Time. C’est dans un français plus qu’approximatif. Dommage car bien des besoin d’éclairaque [ ?] sur  sa peronnalité et ses mérites. Cela me rappelle le 4  avril 1957. A la réception donnée par Kutas, nous n’étions que deux Français non-colamunistes: Roger Richard et moi. Ce qui m’avait amusé, c’est que j’avais été obligé de dire à Jacques Duclos qui était Kádár et pourquoi mon estime et ma conf n iance al à lui. Il avait fini par en rire en constatant que c’étaiu bien la seule fois que je lui disais des choses réfoncortante. Sur quoi il m’avait entraîné vers le buffait et nous avions trinqué à la réussite de Kádár. Hélas, ce pauvre Jacques Duclos n’est  [ ...?] la pour constater combien j’avais raison. Duclos était une personnalité atttachante. Nous vous [ ?] ombatiions mais nous sympathsions.