☰ Franco-Hungarian Literary Relations

Franco-Hungarian Literary Relations

SA043

13100 Aix en Provence / 1,avenue Maurice Blondel
Date: 07-11-1985
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (26-10-2017)
Folio number: 1

Cher ami,

votre carte me parvient à l'instant. Merci pour la bonne nouvelle. A ce propos, puis-je vous demander de l'in-troduire par une petite préface? Personne n'est plus compétent  que vous.

« AriEtide » est le psuedonyme de Maurice Chapelan.Je le connais très peu mais, autant que je sache c'est un ancien universitaire qui est passé au journalisme. Il ne doit pas être très jeune et je ne le lis plus qu'assez rarement dans le Figaro où il a tenu jusqu' à présent la rubrique concrnant l'usage de la langue française.Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas ur [ ?] linguiste mais un « grammairient ». La linguistique est ignorée des Français, ce qui n'arrange pas les choses.

Comme vous me l'aviez demandé, j'ai lu avec attention les périodiques à ma disposition pour savoir ce qu'ils écriraient au sujet de Forum Culturel. Je n'ai rien trouvé nulle part. La seule mention qui en a été faite a été celle d'Ivan Levai à son retour de Budapest, dans les quelques minutes qui lui sont accordées par Europe1 (le 3 novembre dernier à 8 heures 40). Encore faut-il dire que son bref propos était assez ambigu.I1 semble que la seule chose qui l'ait intéressé a été de remontrer aux gens de l'Est que nos journalistes se permettent de mettre leur nez partout pour propager leurs « idées ». Ils s'imaginent qu'ils sont ce qu'ils appellent la « quatrième puissaince » et qu'ils peuvent faire la pluie et le beau temps. Malheureubement, i1 n'est pas le seul de son espèce. Tous ces messieurs dames sont devenus puants d'arrogance et d'impolitesse. Je ne comprends pas qu'un ministre ou un grand poliicien supporte, d'être agressé comme cela lorsqu'il y a un débat public<...> à la télévisionlpar exemple. Je n'ai pas le sentiment que le peuple français se laissera faire pas eux.Nous ne sommes pas des Américains. En réalité, ils n'ont aucune influence sur le grand public. Pour cette raison que l'on ne lit pas ce qu'ils écrivent et qu'on tourne le bouton à la télévision pour regaruen autre chose.

Les trois que vous me citez au sujet du doctotorat de <Fiser> me sont inconnus. l faudrait savoir à quelle date a eu lieu la soutenace et qui en était le président de ces de cette formelité. Mais ce n'est pas certain. Pensez que lorsque j’ai voulu avoir mon diplôme de docteur ès lettres, on l’avait perdu à la. Sorbonne. C'etait pourtant récent puisque je l’avais souenu le 11 juin 1929 et que nous étions en février 1932. C'est seulemen en 1967 que j'ai fini par savoir qu'on l'avait remis par erreur à un autre Sauvageot.... qui à son toul n'avait pu avoir le sien propre... Il faur dire que les facultés étaient alors administrées par un personnel recruté parmi les universitaires, qui êtaient incapables de tenir des archives. J'ai le sentiment que les diplômes qui se donnent aujourd'hui ne parviendront pas souvent à la bonne adresse.

En même temps que vottre carte, j'ai reçu le numéro du 1-e novembre d'És et je viens de lire l'article de Köpeczi qui est juste dans son ensemble. Pour ce qui est de la France, je pourrais lui répéter ce que je lui ai dit plus d'une fois. Les traductions sont détestables pour la plupart, le choix des ouvrages traduits est mauvais et surtout, aucune publication française ne vient orienter le public sur les choses de Hongrie. J'avais [............pourvin ?] espérer que la publication de mes souvenirs en français y apporterait une toute petite contribution à la connaissance du « fait » hongrois. Il faudrait tout de même finir par comprendre que l’immense majorité des Français s'intéresse plus à l'information générale sur un pays inconnu qu'à sa littérature, eux qui ne lisent presque pas de romans et pratiquement jamais de poésie. Enfin,il faudrait aussi comprendre que la Hongrie ne peut pas compter sur les quelques: centaines de critiques, écrivains, journalistesqui font métier de s'occuper de la « vie culturelle » en général. Ils vont d'une réception à l'autre, d’un collogue, d'un congrès, d'un symposium à l'autr, une fois en Inde, l'autre au Mexique, la troisi,me on ne sait plus où. Cque compte la Hongrie pour eux? Ils ne sont les vrais amis de personne. Quand notre brave Boldizsár en a rencontré quelques douzaines aux cous de ses randonnées, qu’a t-il obtenu de durable?Mais je m'arrête.Je me suis tant de fois répété ! Je vous souhaite la meilleure réussite dans vos efforts et un bon séjour à Paris.Votre idèlement dévoué

Aurélien Sauvageot