Cher Monsieur,

J'avais promis de vous donner une réponse, à propos de vos « mémoires », très rapidement. Je me suis ainsi prise au piège, car je n'ai eu qu'une conversation avec le lecteur à qui je javais [ ?] confiées, et je ne puis vous écrire une lettre très précise.

Très succintement donc voici ce que pense notre lecteur : dans leur totalité, le lecteur français ne saurait être intéressé, car la Hongrie est malheureusement loin de ses préoccupations habituelles. Mais toute la partie qui concerne les rencontres avec les écrivains hongrois, particulièrement intéressante et vivante, devrait être publié par les POF, lesquelles publient [ ?] ou publieront Krúdy, Karinthy, Örkény, etc.

Nous en reparlerons plus tard plus à loisir et plus en détail. Mais pouvezvous imaginer une publication en français dans ce sens ? l'intégralité de vos mémoires intéressent évidemment les Hongrois qui pourraient donc la publier, dès maintenant.

Je ne serai plus au bureau jusqu'au 3 septembre, mais si Corvina attend une réponse urgente, vous pouvez leur répondre dans le sens que je vous indique. Dans l'espoir que nous trouverons un moyen de concilier vos souhaits et les nôtres, je vous prie de croire, cher Monsieur, à mes sentiments très amicaux et très dévoués.

Simone Sieffert